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Les Ordres Religieux au Ghana appelés à rendre les droits humains « plus concrets » et à défendre la justice écologique

Les membres de la Conférence des Supérieurs Majeurs des Religieux – Ghana (CMSR-GH) ont été exhortés à prendre des mesures concrètes pour défendre les droits humains et promouvoir la justice écologique dans leurs services, face à la menace croissante de la dégradation de l’environnement.

Dans son discours lors de la conférence CMSR-GH tenue le mercredi 8 octobre dans l’archidiocèse catholique de Cape Coast au Ghana, Mgr John Aphonse Asiedu du Vicariat Apostolique de Donkorkrom a souligné que la mission de l’Église doit dépasser la réflexion pour passer à l’action concrète en défense de la dignité humaine.

Mgr Asiedu a dénoncé la corruption et les injustices répandues au Ghana, y compris les mariages d’enfants et l’exploitation environnementale, soulignant qu’elles exigent un engagement moral et pastoral renouvelé.

« Les hommes et femmes consacrés au Ghana peuvent rendre les droits humains plus tangibles en protégeant les filles contre le mariage précoce, en prenant soin des victimes d’abus, en plaidant pour l’arrêt du galamsey et des pratiques destructrices de notre environnement, et en veillant à ce que les malades soient soignés avec compassion », a-t-il déclaré lors de l’événement tenu à la Chapelle des Frères de la Sainte Croix à Brafoyaw à Cape Coast.

« Mettons en pratique la vie consacrée pour la protection des droits humains et la justice écologique. L’espérance ne déçoit pas à travers nos ministères dans les communautés, écoles, cliniques et refuges », a-t-il ajouté.

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L’évêque ghanéen, membre de la Société du Verbe Divin (SVD), a rappelé aux membres des Instituts de Vie Consacrée et des Sociétés de Vie Apostolique (ICLSAL) que l’espérance, bien que souvent mise à l’épreuve par des réalités écrasantes, est enracinée dans la Résurrection du Christ et garantit aux croyants que tout effort pour défendre la vie, protéger les vulnérables et soigner la création participe à la victoire du Christ sur le péché et la mort.

Il a souligné certains des défis auxquels le peuple de Dieu au Ghana est confronté, appelant les membres de l’ICLSAL à être « des agents de transformation » par leurs vœux.

« Aujourd’hui au Ghana, cette mission prend une importance particulière dans la défense de la dignité humaine, la protection de la vie et la promotion de la justice écologique, dans un contexte de pauvreté, d’instabilité socio-politique, de changements culturels et de dégradation environnementale causée par l’exploitation minière illégale appelée galamsey, la déforestation et le changement climatique », a déclaré Mgr Asiedu lors de l’événement organisé sous le thème : « Vie Consacrée pour la Protection des Droits Humains et la Justice Écologique, l’Espérance ne Déçoit Pas ».

Il a ajouté : « Nos vœux de chasteté, pauvreté et obéissance ne sont pas seulement des engagements personnels mais aussi des signaux prophétiques. Ils parlent haut et fort dans un monde blessé par les inégalités, l’exploitation et le mépris de la dignité des femmes, des enfants et des pauvres. »

Se référant au Concile Vatican II, l’évêque SVD a affirmé que la dignité humaine est le fondement de la société morale.

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Il a également évoqué l’encyclique de feu le pape François de 2020 sur la fraternité et l’amitié sociale, Fratelli Tutti, qui enseigne que la dignité de chaque personne doit être respectée « en toutes circonstances, non pas en raison de son apparence physique, de ses capacités, de sa langue ou de son niveau de développement ».

Mgr Asiedu a reconnu le rôle clé des ICLSAL au Ghana dans les domaines de l’éducation, de la santé, du travail social et de la pastorale, en particulier auprès des femmes marginalisées, des enfants, des pauvres, des migrants et des personnes handicapées.

Le responsable du Vicariat de Donkorkrom a exhorté les religieux et religieuses à être en première ligne pour favoriser des communautés de solidarité et de service malgré l’augmentation de la corruption, de la traite des êtres humains et de l’exploitation économique.

Il a insisté sur la mise en pratique des enseignements de l’Église, en exhortant les membres des ICLSAL à « être la mémoire de la dignité humaine dans nos écoles, cliniques, paroisses et stations missionnaires ».

Il a appelé les religieux à protéger les plus vulnérables, affirmant que ce n’est « pas un ministère optionnel, mais un ministère qui se trouve au cœur de l’Évangile ».

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« Souvent, les religieux et religieuses sont les premiers à intervenir en temps de crise comme les conflits, les inondations, les épidémies et les catastrophes, défendant la vie en offrant une aide d’urgence et de l’espérance à ceux qui souffrent », a-t-il noté.

Se concentrant sur la justice écologique, Mgr Asiedu a rappelé l’encyclique de mai 2015 de feu le pape François sur la protection de notre maison commune, Laudato Si’, qui souligne que « le cri de la terre et le cri des pauvres ne font qu’un ». Il a précisé qu’au Ghana, des pratiques telles que l’exploitation minière illégale, la déforestation et la pollution des rivières menacent la vie humaine et toute la création de Dieu.

« La destruction écologique n’est pas seulement un problème environnemental ; c’est une question de droits humains, car elle prive les pauvres et les générations futures de vie et de moyens de subsistance », a déclaré l’évêque SVD, consacré en mai 2019.

Il a reconnu les efforts des ICLSAL impliqués dans des projets écologiques tels que l’éducation communautaire à l’agriculture durable et la préservation de l’eau, les encourageant à montrer un « exemple de conversion écologique » à travers des pratiques communautaires respectueuses de la création.

« La vie consacrée nous invite à être les gardiens de la création. Nous devons donner l’exemple de conversion écologique dans nos propres communautés et mener une mission écologique non comme un simple activisme mais comme une spiritualité en dénonçant les pratiques destructrices », a-t-il dit.

Pour lui, « la religion peut rappeler prophétiquement aux dirigeants et aux communautés que la terre est un don de Dieu, que les générations futures ont droit à un environnement sain ».

Mgr Asiedu a souligné que la vie consacrée dépasse la sainteté personnelle et est « une mission enracinée dans l’amour du Christ qui s’étend à la société et à la création ».

Il a encouragé les membres de la CMSR-GH à continuer de défendre la vérité, la justice, le respect de l’humanité et à mettre en pratique des actions qui inspirent le soin de la création, même lorsque cela coûte cher.

L’évêque catholique a invoqué l’intercession de Marie, Mère de l’Espérance, et prié le Saint-Esprit de fortifier le peuple de Dieu afin qu’il reste un signe d’espérance qui ne déçoit jamais.

« L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs et il nous pousse à vivre pour la dignité humaine, la protection et le soin de notre maison commune », a-t-il déclaré en se référant à Romains 5:5, qui a inspiré le thème de l’Année jubilaire 2025 de l’Église catholique : Pèlerins d’Espérance.

Mgr Asiedu a conclu : « Individuellement et collectivement, en tant que congrégation, faisons notre part, jouons notre rôle sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu qui a été répandu dans nos cœurs. »

Sabrine Amboka