« En donnant la priorité aux personnes vulnérables, l’Église peut contribuer à la guérison de la société et favoriser la conversion, tout en veillant à ce que les enfants et les plus fragiles soient protégés et valorisés », ont-ils précisé dans leur déclaration, publiée à la Roussel House des Sœurs Missionnaires Donum Dei à Karen, Nairobi.
Les délégués provenaient des pays membres de l’AMECEA — Érythrée, Éthiopie, Kenya, Malawi, Soudan du Sud, Soudan, Tanzanie, Ouganda et Zambie, ainsi que des membres affiliés Djibouti et Somalie.
Exprimant leur regret face à l’existence de cas d’abus dans leurs juridictions ecclésiales respectives, ils ont déclaré :
« Dans le cadre de notre travail pastoral, nous avons été témoins de cas d’abus dans nos communautés, malheureusement même au sein de l’Église. Nous reconnaissons l’existence d’abus physiques, émotionnels et sexuels, ainsi que de négligences et d’exploitation. »
Parmi les participants figuraient des Ordinaires locaux des conférences membres de l’AMECEA, des prêtres, des formateurs et des experts en protection. Ils ont souligné que les abus « impactent négativement le bien-être physique, social, émotionnel et comportemental des enfants, parfois avec des conséquences à long terme ».
Ils ont insisté sur le fait que la protection est une responsabilité individuelle et collective, et qu’elle ne doit pas être perçue comme « un mandat administratif réservé à quelques personnes ».
« Collectivement, en tant que familles, communautés et surtout en tant qu’Églises, nous sommes appelés à une mission prophétique pour manifester l’amour et le soin de Dieu dans un monde de plus en plus difficile, marqué par la souffrance humaine », ont déclaré les délégués.
Dans leur déclaration du 23 octobre, ils ont relevé des lacunes dans les efforts de l’Église à travers l’Afrique de l’Est pour mettre pleinement en œuvre les engagements en matière de protection, soulignant la nécessité d’harmoniser les politiques visant à protéger les personnes vulnérables.
« Après nos délibérations, nous reconnaissons qu’en dépit des progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements de protection, certaines lacunes persistent », ont-ils indiqué, notant que certaines institutions, y compris des séminaires, « ne disposent pas de politiques de protection ni de bureaux dédiés ».
Ils ont également observé que le manque de clarté sur la responsabilité générale en matière de protection reste une lacune majeure que les conférences nationales doivent combler, tout en encourageant les séminaires à intégrer pleinement les principes de protection dans leurs programmes de formation.