Il a également mis en avant la formation des Petites Communautés Chrétiennes (PCC) comme moyen d’assurer la diffusion de la Parole de Dieu à la base.
« Sans ces communautés, la Parole de Dieu reste confinée à la chaire », a-t-il affirmé.
« La formation des PCC progresse désormais dans nos paroisses. Elles deviennent de véritables véhicules d’évangélisation où les fidèles se réunissent chaque semaine pour prier et partager leurs préoccupations. »
Le prélat a aussi insisté sur l’importance de la promotion des vocations, rappelant que le diocèse, qui couvre 46 000 km² et dessert plus de 300 000 catholiques, ne compte que 18 prêtres diocésains.
« Nous avons actuellement 12 grands séminaristes, mais c’est insuffisant. Nous devons sensibiliser davantage afin que les jeunes répondent à l’appel de Dieu », a-t-il expliqué.
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Concernant le pilier social, Mgr Lodiong a indiqué qu’il se concentre sur la reconstruction des infrastructures sociales détruites par des années de guerre.
« Beaucoup de nos écoles ont été détruites ou vandalisées pendant le conflit. Sur 17 écoles primaires, seules quatre fonctionnent encore », a-t-il précisé.
« La reconstruction coûte cher, mais nous faisons appel à nos partenaires et donateurs pour nous aider. Lorsque les gens rentreront d’exil, ils doivent trouver des services d’éducation et de santé disponibles. »
Le prélat s’est dit optimiste quant au retour progressif des professionnels expatriés, espérant qu’ils contribueront à la restauration des services essentiels, notamment dans les dispensaires et hôpitaux.
« Un seul de nos centres de santé fonctionne encore ; les autres ont été détruits. Nous manquons aussi de personnel qualifié. Une fois revenus, nous pourrons relancer les services », a-t-il expliqué.
Il a également identifié la pastorale des jeunes et la promotion de la paix et de la réconciliation comme autres composantes majeures du pilier social.
« Nous venons d’une région instable, marquée par des traumatismes et des divisions communautaires. Promouvoir la coexistence est donc essentiel », a-t-il insisté.
« Nous nous concentrons aussi sur les jeunes, qui sont l’avenir de la société. Beaucoup ont rejoint des gangs comme les Toronto Boys ou les Niggers à cause du chômage et du manque d’éducation. »
Mgr Lodiong a indiqué qu’un tournoi annuel de la jeunesse organisé par le diocèse contribue à transformer la vie des jeunes en les orientant vers des activités constructives plutôt que vers la violence.
« Nous réunissons les jeunes de toutes les paroisses pour des jeux, des discussions et des échanges sur des questions sociales et ecclésiales, afin de les aider à découvrir leur potentiel et à s’engager dans des activités génératrices de revenus », a-t-il expliqué.
Enfin, le pilier institutionnel vise à renforcer les structures diocésaines pour une mission d’évangélisation durable.
« Notre curie diocésaine est mal équipée. L’évêque n’a pas de secrétaire, et notre économe travaille seul, faute de moyens pour recruter du personnel qualifié », a-t-il regretté.
« Nous avons besoin de ressources pour embaucher des techniciens formés en finance, communication et administration afin d’assurer une gestion efficace. »
« Nous prévoyons aussi de construire un complexe de curie moderne regroupant tous les bureaux sous un même toit. Actuellement, notre secrétariat est constitué de petites huttes dispersées. Après 40 ans d’existence, nous n’avons toujours pas de bâtiment moderne doté de l’équipement nécessaire », a-t-il ajouté.
« La plupart de nos bureaux manquent d’outils modernes comme des ordinateurs ou une connexion Internet fiable. Nous dépendons des données mobiles, ce qui est insuffisant pour le travail institutionnel. Équiper nos bureaux est crucial pour l’efficacité et la communication », a-t-il conclu.
Malgré tous ces défis, le peuple de Dieu à Yei demeure résilient.
« Par la résilience, la coopération et la foi, nous gardons l’Église vivante à Yei », a déclaré Mgr Lodiong lors de l’entretien du 23 octobre à la Maison Roussel des Sœurs Missionnaires Donum Dei à Karen, Nairobi.