« Dans les cas les plus graves, nous assistons à des épisodes de détresse, de violence, d'intimidation et d'oppression — voire à des jeunes qui s'isolent et ne veulent plus avoir de relations avec les autres », a observé le pape. Selon lui, ces blessures profondes sont « le reflet d'un vide créé par une société qui a oublié comment former la dimension spirituelle de la personne humaine, en se concentrant uniquement sur les aspects techniques, sociaux ou moraux de la vie ».
Le pape s'est montré particulièrement accessible et détendu avec les jeunes, avec lesquels il a partagé plusieurs moments spontanés. Il s'est présenté à deux reprises comme « ancien professeur de mathématiques et de physique », rappelant son passé d'enseignant, et a même plaisanté avec eux : « Vous avez peut-être bientôt un examen de mathématiques ? », a-t-il demandé, s'écartant du script et suscitant rires et applaudissements.
Le pape a affirmé qu'une vie qui reste « étouffée par des plaisirs éphémères ne nous satisfera jamais ». Au contraire, il a demandé à chacun de dire dans son cœur : « Je rêve de plus, Seigneur, j'aspire à quelque chose de plus grand, inspire-moi ! »
« Ce désir est votre force et exprime bien l'engagement des jeunes qui envisagent une société meilleure et refusent d'être de simples spectateurs », a-t-il souligné après avoir noté que le « désir d'infini » est la boussole qu'ils doivent utiliser.
Au lieu de regarder votre téléphone, « regardez vers le ciel, vers les hauteurs »
Il a exhorté les étudiants universitaires à ne pas se contenter « des apparences ou des modes » et, au lieu de « rester rivés à vos smartphones, à regarder vers le ciel, vers les hauteurs ».
« Comme ce serait merveilleux si un jour votre génération était considérée comme la « génération plus », dont on se souviendrait pour l'élan supplémentaire que vous avez apporté à l'Église et au monde », s'est-il exclamé.
Au cours de son discours, le pape Léon a cité comme modèles Saint Pier Giorgio Frassati, qui avait « le courage de vivre pleinement sa vie » et « vers les hauteurs », et Saint Carlo Acutis, « qui n'est pas devenu esclave d'Internet, mais l'a plutôt utilisé habilement pour le bien ». Le pontife a canonisé ces deux jeunes saints ensemble le 7 septembre.
Le pape a également cité saint Augustin comme exemple, le décrivant comme « brillant mais profondément insatisfait » parce qu'il n'avait trouvé « ni la vérité ni la paix avant de découvrir Dieu dans son propre cœur ».
Le Saint-Père a consacré une grande partie de son discours aux défis posés par le monde numérique et le développement de l'intelligence artificielle, exhortant à ne pas laisser ces domaines devenir « une cage dans laquelle vous vous enfermez » ni « une addiction ou une échappatoire ».
« Vous vivez dans [l'éducation numérique] et ce n'est pas une mauvaise chose ; il existe d'énormes possibilités d'étude et de communication. Mais ne laissez pas l'algorithme écrire votre histoire ! Soyez les auteurs : utilisez la technologie à bon escient, mais ne laissez pas la technologie vous utiliser », a-t-il exhorté.