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Nigeria: Un évêque catholique dénonce la situation critique des déplacées et appelle au soutien du gouvernement

Mgr David Ajang du diocèse catholique de Lafia, au Nigeria, a dénoncé la situation critique des personnes déplacées internes (PDI) dans son diocèse, avertissant que l’insécurité persistante et la négligence des victimes menacent la stabilité et le développement nationaux.

Dans une interview accordée à ACI Afrique en marge de la distribution de matériel de secours aux victimes de l’insécurité vivant dans des camps à travers son diocèse, Mgr Ajang a déploré que de nombreuses victimes d’attaques violentes dans l’État de Nasarawa et les régions voisines soient restées déplacées pendant des années, sans soutien gouvernemental adéquat.

« La plupart des personnes ont été déplacées, et certaines d’entre elles sont loin de leurs foyers depuis très longtemps », a déclaré l’évêque catholique nigérian à ACI Afrique le 31 octobre.

Il a ajouté : « Immédiatement après les attaques, il y a eu un élan de générosité, mais avec le temps, les gens ont tendance à oublier. Ce sont des personnes dont les moyens de subsistance ont été affectés, et elles ont besoin de soutien pour survivre. »

Mgr Ajang a rappelé aux autorités que la sécurité des vies et des biens constitue le fondement d’une bonne gouvernance.

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« Si l’on se demande pourquoi les gouvernements sont mis en place, c’est pour sécuriser les vies et les biens. Les gens confient leurs droits au gouvernement, et il devient de son devoir de les protéger », a-t-il expliqué.

Le responsable de l’Église catholique a averti que le non-respect de cette responsabilité par le gouvernement fragilise sa légitimité.

Selon l’Ordinaire du diocèse de Lafia, les PDI ne demandent pas grand-chose.

« Ce que ces personnes demandent n’est vraiment pas excessif. Permettez-leur de s’établir dans leurs localités. Permettez-leur de vivre normalement et empêchez ceux qui les harcèlent de continuer », a-t-il dit.

Mgr Ajang a souligné que la volonté politique de lutter contre l’insécurité semble faible, affirmant : « On a l’impression qu’il n’existe pas de volonté de prévenir ces fauteurs de troubles. »

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« S’il y a la volonté, il y aura toujours un moyen. Lorsque l’on constate la fréquence des incidents, on se rend compte qu’il y a beaucoup de choses que le gouvernement devrait faire mais qu’il est actuellement incapable de faire », a-t-il ajouté.

Mgr Ajang a indiqué que l’Église catholique continue d’engager le gouvernement par le dialogue et le plaidoyer pour promouvoir la justice et la sécurité.

« Nous engageons toujours le gouvernement, et chaque fois que nous en avons l’occasion, nous évoquons la nécessité pour lui d’accomplir sa mission », a-t-il déclaré.

Depuis sa consécration épiscopale en juin 2021, l’Ordinaire de Lafia a expliqué que l’intervention humanitaire de l’Église fait partie de sa mission d’assistance aux nécessiteux.

« C’est simplement l’Église étant l’Église. Nous faisons ce que nous sommes censés faire, en aidant nos fidèles qui sont dans un besoin extrême », a-t-il affirmé.

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Réfléchissant aux élections générales de 2027, Mgr Ajang, qui préside la Commission des communications sociales de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), a appelé les Nigérians à exiger des comptes de ceux qui détiennent le pouvoir.

Il a encouragé les électeurs à conserver les promesses de campagne pour en évaluer la mise en œuvre.

« Lorsque nous négocions, nous ne devons pas oublier si vite. Prenez des notes, conservez des notes, afin que si les promesses ne sont pas tenues, vous puissiez les rappeler — vous nous aviez promis cela, mais vous ne l’avez pas réalisé », a-t-il déclaré.

Mgr Ajang a souligné l’importance de la responsabilité civique dans le maintien de la démocratie, affirmant : « Nous devons apprendre à demander des comptes à nos dirigeants. Ils doivent être redevables. »

Abah Anthony John