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« Pas de dépenses énormes » : le Nonce au Ghana exhorte à redécouvrir le sens spirituel des rites funéraires

Le Nonce apostolique au Ghana a mis en garde le Peuple de Dieu contre les pratiques qui dépouillent les rites funéraires chrétiens de leur véritable sens spirituel, les exhortant plutôt à les célébrer avec dignité, simplicité et une foi profonde.

Dans son homélie à l’occasion de la Commémoration de tous les fidèles défunts, Mgr Julien Kaboré a souligné que Jésus-Christ a transformé le tombeau en « porte de la gloire », faisant qu’il ne soit plus un « symbole de défaite, mais un signe d’espérance ».

« Chaque cimetière chrétien est donc une proclamation silencieuse de la foi… les croix et les inscriptions déclarent toutes : “Le Christ est ressuscité”, et nous ressusciterons avec Lui », a affirmé le diplomate du Vatican lors de la Messe du 2 novembre, célébrée à la paroisse cathédrale Notre-Dame de Lourdes du diocèse catholique de Yendi.

Il a ajouté : « C’est pourquoi, frères et sœurs, nous sommes appelés à célébrer le rite des funérailles chrétiennes avec dignité, mais aussi avec simplicité et foi. »

« Pas de dépenses énormes », a insisté Mgr Kaboré, soulignant que les funérailles chrétiennes ne sont pas des moments d’extravagance ou d’ostentation, mais « des moments sacrés pour proclamer que ceux qui meurent dans le Christ vivront éternellement en Lui. »

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Il a déclaré : « Que chaque funérailles dans nos communautés soient une proclamation de l’espérance pascale, marquée par la prière, la sobriété, la confiance, la simplicité et la foi en la résurrection. »

Originaire du Burkina Faso, le représentant du Pape au Ghana depuis juin 2024 a invité le Peuple de Dieu de cette nation ouest-africaine à se méfier des pratiques culturelles qui tendent à célébrer la mort plutôt que la vie.

Il a expliqué : « Dans toutes les cultures et générations, les hommes ont cherché à entourer les morts de gestes d’amour, signe de la croyance que l’amour intercède et demeure au-delà de la tombe. Mais le monde d’aujourd’hui, trop souvent fermé à la foi, risque de perdre cette vision sacrée. »

« Nous ne célébrons pas la mort. Nous célébrons la vie. Méfiez-vous des cultures qui, au lieu de célébrer la vie, cherchent d’une certaine manière à glorifier la mort, et nous en avons aujourd’hui de nombreux exemples », a-t-il déclaré.

Dans son homélie du 2 novembre, le Nonce apostolique au Ghana a également réfléchi sur la signification de la Commémoration de tous les fidèles défunts, la décrivant comme un moment « où le ciel et la terre se rapprochent, et où notre prière, notre mémoire et notre amour franchissent le voile de la mort. »

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« L’Église, comme une mère aimante, rassemble tous ses enfants, vivants et défunts, dans un seul acte de foi et d’espérance », a-t-il poursuivi.

Il a ajouté que l’Église invite aussi les fidèles à fixer leurs regards sur Jésus-Christ, « la résurrection et la vie », et à trouver en Lui le sens de la mortalité.

Le représentant du Saint-Père au Ghana a expliqué que la communion des saints, le lien sacré professé dans le Credo, « unit l’Église sur la terre, les âmes du purgatoire et les saints du ciel. »

Il a déclaré : « Cette communion signifie que nos défunts ne sont pas oubliés. Lorsque nous prions pour eux, nous les aidons à se rapprocher de la plénitude de la lumière de Dieu, et lorsque nous invoquons leur intercession, ils se souviennent de nous devant le Seigneur. »

« Nous devons raconter leurs histoires pour préserver leur mémoire, parce que l’amour cherche à durer. Face aux tombes de nos parents, amis et ancêtres, nous voyons se refléter notre propre histoire, l’histoire du peuple de foi à travers lequel la grâce de Dieu continue de se répandre », a-t-il affirmé.

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Il a poursuivi : « Alors que nous nous rassemblons pour cette Messe solennelle, nous sommes rappelés que notre foi embrasse les vivants et les morts. Nous sommes une seule famille de Dieu, pèlerins sur la terre, en communion avec ceux qui sont arrivés à la maison du Père. »

Le diplomate vatican de 57 ans a souligné que « lorsque la vie est réduite à ce qui peut être vu et mesuré, elle devient creuse et dénuée de sens. »

« L’humanité ne peut s’expliquer sans l’éternité. Cette foi en la vie éternelle ne nous détourne pas du monde », a-t-il ajouté, « elle nous enseigne à l’aimer justement, à construire la paix, à être artisans de paix, à nous servir mutuellement et à semer des graines de bonté qui fleuriront pour l’éternité. »

« Confions-nous, ainsi que tous les fidèles défunts, aux soins maternels de la Vierge Marie, Notre-Dame de Lourdes, qui est restée fidèle au pied de la croix et a partagé la victoire de son Fils sur la mort », a imploré Mgr Kaboré dans son homélie du 2 novembre.

Nicholas Waigwa