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« La vraie paix naît de la justice » : Un archevêque catholique avant le Congrès de la réconciliation en Angola

Le Président de la Commission Justice, Paix et Intégrité de la Création de la Conférence Épiscopale d’Angola et São Tomé (CEAST) a déclaré que la véritable réconciliation nationale en Angola ne peut être atteinte que lorsqu’elle est fondée sur la justice et la paix.

S’adressant aux journalistes lors d’une conférence de presse au siège de la CEAST, en prélude au Congrès National de Réconciliation prévu du 6 au 9 novembre, Mgr Zeferino Zeca Martins de l’Archidiocèse de Huambo a indiqué que l’événement s’inscrit dans le cadre des activités marquant le 50e anniversaire de l’indépendance de l’Angola.

« La réconciliation est indissociable de la paix, et la vraie paix naît de la justice. La paix n’est pas seulement l’absence de guerre ni le simple silence des armes, mais le rapprochement des cœurs et la rencontre entre frères », a déclaré Mgr Zeca lors de la conférence de presse du mercredi 5 novembre.

Il a souligné que le trinôme justice, paix et réconciliation demeure au cœur de la mission de l’Église. Si l’Église renonce à cet engagement, a-t-il averti, « elle cesse d’être fidèle à l’Évangile du Christ ».

Le membre angolais de la Société du Verbe Divin (SVD) a dénoncé les foyers persistants de violence et d’intolérance politique dans le pays, exhortant les dirigeants nationaux à condamner ces actes.

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Les responsables politiques, a-t-il suggéré, devraient afficher publiquement leur unité, même symboliquement, afin de donner l’exemple.

« Tous les Angolais doivent participer à la construction d’une Angola unie, où personne ne soit laissé de côté. Nous avons hérité d’une nation libre et indépendante ; il nous revient désormais de poser des fondations solides afin que les générations futures trouvent une Angola digne d’être vécue », a-t-il affirmé.

Décrivant la réconciliation comme « une tâche sans fin », il a insisté : « Personne ne le fera à notre place si nous, Angolais, ne le faisons pas nous-mêmes. »

Organisé par la CEAST à travers sa Commission Justice, Paix et Intégrité de la Création, le congrès était initialement prévu du 29 au 31 octobre. Il a été reporté au 6–9 novembre à la demande du Président João Lourenço, qui avait exprimé son souhait d’y participer.

Étaient également présents lors de la conférence de presse le Père Eduardo Alexandre, porte-parole du congrès, et le Père Celestino Epalanga, Secrétaire général de la Commission Justice, Paix et Intégrité de la Création de la CEAST.

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Le Père Epalanga a affirmé que la réconciliation repose sur le pardon et la justice sociale, citant l’Archevêque Desmond Tutu, selon qui « il n’y a pas d’avenir sans pardon ».

Parallèlement à la promotion de la réconciliation, a-t-il ajouté, l’Église œuvre pour réduire les inégalités et lutter contre les injustices.

Le membre angolais de la Compagnie de Jésus (SJ/Jésuites) a souligné que les dimensions spirituelle, sociale et politique de la réconciliation sont interconnectées.

« Parler de politique, c’est parler de personnes. L’Église doit défendre la dignité de toute personne humaine », a-t-il déclaré.

De son côté, le Père Eduardo a insisté sur l’urgence de réconcilier la société angolaise et de bâtir une unité authentique entre les citoyens, affirmant que « se réconcilier, ce n’est pas simplement être ensemble, mais être unis dans une véritable communion ».

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« La mission de ce congrès est d’inviter tous les Angolais à réfléchir sur eux-mêmes, à reconnaître les erreurs du passé et à prendre des mesures concrètes qui promeuvent la justice et la paix », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « Nous devons surmonter les cicatrices des conflits passés qui continuent d’affecter notre économie et notre vie sociale. La réconciliation dépend de tous — pas seulement du gouvernement. Chaque citoyen, communauté et institution doit assumer sa responsabilité et participer activement. »

Le Père Eduardo a souligné que l’Église joue un rôle central dans la promotion de la réconciliation et du développement social, rappelant que le renouveau des institutions exige la coopération humaine avec la grâce divine.

« Le véritable changement requiert le pardon, le dialogue et la reconstruction de la confiance », a-t-il conclu.

João Vissesse