Il a ensuite présenté des pistes d’application : « Cela se fera en sensibilisant l’équipe de formation et les autres religieux et religieuses dans les maisons de formation à l’importance de la sauvegarde. »
« Nous avons aussi l’intention d’organiser des séminaires et ateliers pour les jeunes en formation afin de les éduquer et les informer », a ajouté le Camillien.
Il a conclu : « L’initiative de sauvegarde devrait être une priorité dans la formation et dans les maisons religieuses pour prévenir davantage d’abus. »
Créer des espaces sûrs pour le dialogue
S’adressant également à ACI Afrique, Sœur Elizabeth Botongore, qui a participé à la formation, a décrit la semaine comme « un moment d’éveil et d’autonomisation des formateurs sur les questions de sauvegarde ».
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« Nous avons été invités à créer des espaces sûrs qui favoriseront le dialogue, permettant à nos formés d’exprimer des situations d’abus sans se sentir jugés, en gardant à l’esprit que nous sommes tous vulnérables », a-t-elle expliqué.
La religieuse kenyane, membre des Sœurs Franciscaines du Cœur de Jésus (FCJ), a rattaché l’initiative aux abus vécus par le passé dans l’Église : « Les abus vécus dans l’Église nous invitent à rester vigilants, sachant que nous ne sommes pas immunisés. »
Elle a insisté sur l’environnement à créer : « Nous sommes appelés à instaurer un cadre où les personnes se sentent protégées, prévenues contre les abus, non pas par simple protocole, mais comme un appel à la conversion. »
Regards personnels et prochaines étapes
Revenant sur les leçons apprises, la Directrice des novices FCJ a indiqué : « L’accent mis sur les questions de sauvegarde était essentiel dans notre époque, où la génération avec laquelle nous travaillons est très informée, et où tout semble être défini comme un abus. Cela m’a permis de clarifier ce qu’est l’abus et ce qui ne l’est pas. »
Elle a reconnu des défis : « Ce qui m’a particulièrement interpellée, ce sont les questions d’orientation sexuelle et la position de l’Église, sans nier le respect de la personne humaine. »
Sœur Botongore a souligné la nécessité « d’être prudents quant aux personnes que nous admettons dans nos institutions, sans négliger leurs motivations ».
Sur l’application concrète, elle a ajouté : « Je dois créer un environnement sûr où les formés se sentent libres de partager, tout en apprenant à repérer les signaux non verbaux qui pourraient traduire une forme d’abus. »
Elle a également évoqué l’importance d’accompagner humainement un formé éventuellement discontinué, permettant aux supérieurs majeurs d’en décider.
Enfin, elle a suggéré « des forums de prise en charge personnelle » pour permettre aux formateurs de partager leurs défis et se soutenir mutuellement.
Une priorité croissante dans l’Église
La formation des formateurs religieux au Kenya du 2 au 7 novembre s’inscrit dans les efforts globaux de l’Église catholique visant à renforcer les structures de sauvegarde et à promouvoir une culture de soin.
Ces initiatives reflètent l’engagement continu de l’Église en faveur de la prévention des abus, de l’accompagnement pastoral des victimes et de la responsabilisation, conformément à l’appel du pape François « à accueillir avec un cœur ouvert les mineurs et les personnes vulnérables et à créer pour eux un environnement sûr, où leurs intérêts sont prioritaires ».
Le samedi 8 novembre, le pape Léon XIV a rencontré 15 survivants d’abus commis par des clercs. La rencontre, décrite comme un moment de proximité, d’écoute douloureuse et de dialogue, a duré près de trois heures et s’est conclue par « un intense moment de prière » partagé avec les survivants.
C’était la deuxième rencontre en moins de trois semaines entre le pape Léon XIV et des victimes. Le 20 octobre, il avait reçu quatre survivants et deux représentants de la coalition internationale Ending Clergy Abuse, réunissant des victimes et défenseurs de plus de 30 pays.