Advertisement

Le Nonce apostolique au Ghana appelle à la synodalité pour un renouveau et un témoignage prophétique

Le représentant du Saint-Père au Ghana a exhorté le peuple de Dieu dans ce pays d’Afrique de l’Ouest à renouveler son engagement envers le thème du Synode pluriannuel sur la synodalité, en favorisant la conversion véritable, l’écoute et la responsabilité partagée au service de la justice et de la paix.

Dans son allocution du lundi 10 novembre, lors de la cérémonie d’ouverture de l’Assemblée plénière 2025 des membres de la Conférence des évêques catholiques du Ghana (GCBC), Mgr Julien Kaboré a décrit le thème du rassemblement du 10 au 14 novembre — « L’Église synodale au service de la justice et de la paix » — comme une invitation à redécouvrir le cœur même de la mission de l’Église.

« Ce thème est à la fois opportun et profond. Il inscrit la mission de l’Église aujourd’hui dans l’horizon de la synodalité, c’est-à-dire le fait de marcher ensemble, qui n’est ni une initiative passagère ni un simple exercice technique de consultation, mais une manière d’être Église, fondée sur l’écoute, le discernement et la participation active de tout le peuple de Dieu », a déclaré le diplomate du Vatican.

Mgr Kaboré a souligné que le chemin de la synodalité doit être enraciné dans la métanoïa — une conversion personnelle et communautaire du cœur qui conduit à un témoignage authentique — en référence au Synode sur la synodalité clôturé le 27 octobre 2024 à Rome, « Pour une Église synodale : Communion, Participation et Mission ».

Citant l’Exhortation apostolique post-synodale Africae Munus du pape Benoît XVI, le Nonce apostolique a rappelé aux membres de la GCBC que la réconciliation, la justice et la paix commencent « non pas par des structures ou des stratégies, mais par la transformation intérieure des cœurs ».

Advertisement

« Cet appel s’adresse à chacun de nous — évêques, prêtres, religieux et religieuses, et tous les baptisés. La conversion, nourrie par la Parole de Dieu et les sacrements, nous donne le courage de résister à la division, à l’indifférence et à l’égoïsme », a déclaré Mgr Kaboré.

Originaire du Burkina Faso et représentant du Pape au Ghana depuis juin 2024, il a insisté sur le fait qu’une Église synodale doit cultiver une « spiritualité de communion », apprendre à voir les autres comme des dons, porter les fardeaux les uns des autres et renoncer à la rivalité et à la méfiance.

« Ce n’est qu’avec patience, pardon et persévérance que l’Église peut devenir véritablement fraternelle et la société véritablement réconciliée », a-t-il ajouté.

Le Nonce apostolique a averti que l’Afrique continue de porter les cicatrices de la violence et de la corruption, citant la souffrance persistante dans des pays comme le Soudan.

« L’appel à la réconciliation, à la justice et à la paix reste urgent et incontournable. On ne peut oublier la tragédie en cours au Soudan et les familles dévastées dont les voix restent trop souvent inaudibles », a déploré Mgr Kaboré.

Plus en Afrique

Dans ce contexte, il a rappelé que l’Église doit agir comme un « veilleur » prophétique, refusant le silence face à l’injustice.

« Là où la dignité de la vie est menacée ou les cris des pauvres restent sans réponse, l’Église doit parler, réconforter et former les consciences. La paix n’est pas acquise une fois pour toutes — elle exige vigilance, dialogue et pardon », a-t-il affirmé.

Il a regretté que la culture mondiale actuelle valorise souvent la richesse au détriment de la dignité humaine et privilégie le conflit plutôt que le dialogue, avertissant que ces attitudes fragilisent le tissu moral et social des communautés. Selon lui, la synodalité offre un chemin contre-culturel d’unité et d’espérance.

« La synodalité nous apprend à résister à l’isolement et à la domination. Elle rappelle qu’une autre manière de se relier et de décider est possible — fondée sur l’écoute mutuelle et la coresponsabilité », a déclaré le Nonce apostolique.

Il a souligné qu’« une Église synodale n’est pas seulement participative — elle est prophétique. Elle veille dans la nuit et annonce l’aube avec foi et courage ».

Advertisement

Alors que le diocèse de Damongo célèbre le jubilé de sa création, Mgr Kaboré a qualifié cet événement de « moment de grâce » et « d’invitation à la gratitude et au renouveau », encourageant l’Église locale à être « une maison d’accueil, de paix et de solidarité » pour tous.

Joseph Pronechen