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Les Églises africaines appelées à dénoncer les systèmes fiscaux injustes

Le Coordonnateur National pour les Droits Humains et la Citoyenneté de la Commission Justice et Paix (CCJP) de la Conférence Épiscopale d’Angola et de São Tomé (CEAST) a appelé les Églises africaines à élever la voix pour défendre la justice fiscale, avertissant que les systèmes d’imposition injustes aggravent les inégalités et la pauvreté sur le continent.

Dans un entretien avec ACI Afrique, en marge de la troisième session du Comité Intergouvernemental de Négociation (INC) des Nations Unies pour une Convention Cadre sur la Coopération Internationale en Matière Fiscale, qui se déroule à Nairobi, Kenya, António Filipe Augusto a souligné que l’Église a un rôle décisif à jouer en tant que conscience morale du peuple.

« Mon appel à l’Église est qu’elle élève sa voix contre le mal et qu’elle plaide pour la justice. Cette injustice doit cesser. L’Église doit parler — non seulement ici à cette convention mais de manière permanente — afin qu’il y ait une redevabilité dans la collecte et l’usage des impôts », a-t-il déclaré mercredi 12 novembre.

Il a déploré que dans de nombreux pays africains, « les pauvres paient des taxes sur tout, mais la destination de l’argent collecté reste souvent inconnue ».

« Au lieu d’être investi dans les écoles, les hôpitaux et les services sociaux, l’argent disparaît. Une grande partie reste entre les mains des collecteurs d’impôts, tandis que les politiciens l’utilisent à d’autres fins », a ajouté M. Augusto.

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Selon lui, le cadre fiscal international actuel « a été conçu à une époque où beaucoup des pays signataires d’aujourd’hui étaient encore des colonies et n’avaient donc aucune voix ni participation dans son élaboration ».

Pour cette raison, a-t-il dit, « il est temps que les pays africains soient entendus, car ce sont eux qui souffrent le plus des injustices des systèmes fiscaux actuels ».

La conférence du 10 au 20 novembre, qui se tient au Bureau des Nations Unies à Nairobi, s’est ouverte par un service œcuménique réunissant des représentants de diverses dénominations chrétiennes.

M. Augusto a déclaré : « L’Église doit rester unie, de manière œcuménique, pour exiger l’équité dans la collecte et la distribution des impôts. Les voix africaines ne doivent pas être réduites au silence, car ce sont les populations les plus pauvres qui souffrent le plus des charges fiscales injustes. »

Le délégué de la CEAST a souligné que cette dimension spirituelle et solidaire renforce le rôle des Églises au sein de la société civile organisée.

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« Lorsque les Églises s’unissent, leur voix devient plus forte face aux décideurs politiques », a-t-il affirmé.

Représentant la CEAST et Norwegian Church Aid (NCA) en Angola, Augusto a indiqué que la rencontre de Nairobi répond à un profond appel à la justice, à l’inclusion et à la transparence.

« Nous sommes ici pour contribuer à améliorer l’avant-projet actuel, mais il est essentiel que cette convention apporte un véritable changement, pas seulement des discours », a-t-il déclaré.

M. Augusto a ajouté que « l’avenir de la justice fiscale mondiale dépend d’un nouveau pacte éthique et solidaire, dans lequel les impôts servent véritablement le bien commun et non l’inégalité ».

Le délégué de la CEAST a exhorté les Églises à rester fermes dans leur plaidoyer pour des systèmes fiscaux éthiques, transparents et centrés sur la personne.

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« L’avenir de la justice fiscale dépend d’un nouveau pacte éthique et solidaire », a-t-il insisté, ajoutant : « Les impôts doivent servir le bien commun — et ne pas être des instruments d’inégalité. »

João Vissesse