Le pape Léon XIV reçoit l'évêque nicaraguayen en exil Rolando Álvarez

« Un lion de la foi »
Arturo McFields, ancien ambassadeur du Nicaragua auprès de l'Organisation des États américains (OEA), a déclaré à ACI Prensa : « Je pense qu'il y a un intérêt manifeste à écouter la voix de l'Église persécutée, mais non réduite au silence. Je pense que le Vatican souhaite en savoir plus sur le Nicaragua et rétablir cette voix prophétique au Nicaragua et au-delà, car ce qui se passe au Nicaragua est emblématique ; cela mérite non seulement notre attention, mais aussi un suivi clair. »

Il a ajouté : « Je pense qu'il y a eu un changement significatif ces derniers mois, car de nombreux évêques qui ne prêchaient pas fréquemment le font désormais, et de nombreux prêtres parlent de ce qui se passe au Nicaragua. »

« Le pape Léon est vraiment un lion de la foi et s'intéresse au peuple nicaraguayen, à sa foi, qui s'est renforcée malgré la persécution. Ces audiences et ces rencontres témoignent de cet intérêt et de cette volonté de répondre aux prières du peuple nicaraguayen », a souligné l'ancien ambassadeur.

« Nous devons être attentifs, car des jours meilleurs s'annoncent pour l'Église : la foi du peuple est là, ses prières ferventes sont entendues et, surtout, exaucées », a-t-il fait remarquer.

Le pape Léon XIV et le Nicaragua
L'audience de jeudi entre le pape Léon XIV et Álvarez fait suite à la réception par le Saint-Père de trois autres évêques nicaraguayens en exil en août : Mgr Silvio Báez, évêque auxiliaire de Managua, Mgr Isidoro Mora, évêque de Siuna, et Mgr Carlos Enrique Herrera, évêque de Jinotega et président de la Conférence épiscopale du Nicaragua.

Mgr Báez a déclaré à l'époque que lui-même, ses frères évêques et le pape Léon XIV « avaient longuement discuté du Nicaragua et de la situation de l'Église en particulier ».

L'Église catholique du Nicaragua subit une persécution féroce de la part de la dictature d'Ortega et Murillo, qui s'est intensifiée en 2018 avec la répression des manifestations populaires.

Le 2 octobre, le pape Léon XIV a reçu une copie du rapport « Nicaragua : une Église persécutée » de la chercheuse Martha Patricia Molina, publié en août, qui dénonce l'interdiction de plus de 16 500 processions et actes de piété ainsi que plus de 1 000 attaques de la dictature contre l'Église catholique.

Lors de la présentation du rapport, Molina a déclaré à l'émission en espagnol d'EWTN News, « EWTN Noticias », que le nombre d'attaques signalées pourrait être beaucoup plus élevé, mais que ce n'est pas le cas car « les laïcs sont terrifiés » par les menaces de la dictature et les prêtres catholiques « ont l'interdiction de porter plainte ».

Qui est Mgr Rolando Álvarez ?
Mgr Álvarez est un évêque nicaraguayen et critique du régime Ortega-Murillo qui a été confiné par la police dans sa résidence épiscopale à partir d'août 2022, avec des prêtres, des séminaristes et un laïc.

Deux semaines plus tard, alors qu'ils étaient presque à court de nourriture, la police a fait irruption dans la maison et a enlevé Mgr Álvarez, l'emmenant à Managua, la capitale du pays.

Au cours d'un procès controversé, la dictature l'a condamné en février 2023 à 26 ans et quatre mois de prison, l'accusant d'être un « traître à la patrie ». L'évêque a été envoyé à la prison La Modelo, où sont incarcérés les prisonniers politiques.

Après avoir refusé en conscience de quitter son troupeau pour monter à bord d'un avion dans lequel la dictature déportait plus de 200 prisonniers politiques vers les États-Unis, Álvarez a finalement été déporté à Rome en janvier 2024, à la suite d'une médiation du Vatican, avec l'évêque de Siuna, Isidoro Mora, d'autres prêtres et des séminaristes.

Sur décision du pape François, Álvarez a participé au Synode sur la synodalité qui s'est tenu en octobre 2024 au Vatican.

En février dernier, le prélat a accordé une interview à « EWTN Noticias » dans laquelle il a notamment souligné que, pendant son emprisonnement, il avait été soutenu par la prière et que le pape François l'avait confirmé dans ses fonctions d'évêque de Matagalpa et d'administrateur apostolique d'Estelí, malgré son « exil ».

Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, partenaire d'information en langue espagnole de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.