Solennité du Christ Roi : la foi dépasse les « pratiques religieuses quotidiennes », souligne le Nonce en Afrique du Sud

Le diplomate polonais, représentant également le Saint-Père au Lesotho, au Botswana, en Namibie et en Eswatini, a expliqué que la fête invite aussi les chrétiens à voir le monde autrement : non comme leur demeure définitive, mais comme un lieu de passage.

« Le christianisme enseigne que l’histoire va vers son accomplissement : vers le moment où le Christ révélera la plénitude de son autorité et de son amour. Cela ne doit pas susciter la peur, mais offrir une promesse de justice, de guérison et de paix, bien au-delà de ce que les humains peuvent accomplir eux-mêmes », a-t-il affirmé.

Mgr Jagodziński a précisé que lorsque l’Église proclame que Jésus “reviendra pour juger les vivants et les morts”, elle rappelle que chaque vie a un sens et que chaque choix compte.

« Ce n’est pas seulement une déclaration sur le jugement, mais aussi l’espérance que la vérité sera pleinement révélée — que le bien triomphera, que les injustices seront réparées, et que l’amour sera plus fort que tout mal », a-t-il expliqué.

S’appuyant sur la deuxième lecture, tirée de la lettre de saint Paul aux Colossiens, le Nonce a souligné que la royauté du Christ dépasse les conceptions humaines du pouvoir.

« Le Christ n’est pas un souverain parmi d’autres ; Il est l’origine de l’existence, le battement de cœur de la création, Celui en qui tout trouve son sens. Son Royaume n’est limité ni par des frontières ni par des constitutions. Il s’étend aux galaxies et jusqu’aux profondeurs du cœur humain », a-t-il dit.

Dans le Royaume de Jésus, a-t-il poursuivi, les chrétiens reçoivent tout ce que le Christ a révélé dans l’Évangile — non les seules parties qui les arrangent, mais la plénitude de sa vérité.

À ce titre, le Nonce a rappelé que la mission de l’Église est d’annoncer cette Révélation « jusqu’aux extrémités de la terre, à travers les siècles, les cultures et les continents ».

« Nous pouvons changer la forme de la proclamation — nouvelles langues, nouveaux styles, nouveaux outils — mais le contenu ne peut pas changer. Il ne nous appartient pas. Il vient de Dieu », a-t-il insisté.

Il a comparé la Révélation à « un trésor inestimable conservé dans un sac » : même si le sac s’use, le trésor ne peut être modifié.

« Nous ne pouvons retirer aucun joyau ni en ajouter un. Nous devons préserver l’Évangile tel que nous l’avons reçu du Christ. L’Église peut renouveler ses méthodes, mais elle ne peut réécrire son message », a-t-il affirmé.

Le Nonce a rappelé que l’Évangile est confié aux chrétiens « non pour être remodelé, mais pour être gardé » et qu’ils sont des serviteurs de la vérité, non ses inventeurs. Il a ajouté : « Nous devons avoir une sainte ambition, un désir apostolique d’étendre le Royaume de Dieu. »

« Durant vingt siècles, l’Église a transformé le monde : par la charité, la culture, les saints, la défense de la dignité humaine, les écoles, les hôpitaux, et par l’héroïsme silencieux de ceux qui ont vécu l’Évangile dans leurs villages, leurs familles, leurs lieux de travail », a-t-il rappelé.

Il a averti que c’est l’Église qui transforme le monde, et non l’inverse.

« Nous ne devons pas tomber dans la tentation de laisser le monde nous remodeler. C’est le Christ qui est venu renouveler le monde par son Évangile. Il n’est pas venu pour être adapté, mais pour convertir », a déclaré Mgr Jagodziński.

Et de conclure : « Nous ne pouvons pas censurer la Parole de Dieu, ni adoucir les exigences de l’Évangile pour les rendre plus faciles, plus acceptables ou plus à la mode. »