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Un évêque sud-soudanais exhorte les nouveaux diacres à faire du service leur priorité

Mgr Christian Carlassare du diocèse catholique de Bentiu, au Soudan du Sud, a exhorté les nouveaux diacres à faire du service leur priorité absolue, soulignant que celui-ci se trouve au cœur même du ministère diaconal.

Dans son homélie pour la Solennité du Christ Roi, lors de l’ordination diaconale des séminaristes John Majak et Angelo Chirit dans le diocèse catholique de Rumbek, il a réfléchi à la mission fondamentale du diacre.

« Dans l’Église, personne n’a le droit de porter une couronne s’il ne sait pas d’abord porter une bassine d’eau et une serviette. Car notre Roi est celui qui s’est penché devant ses disciples et leur a lavé les pieds couverts de la poussière du chemin », a déclaré l’évêque dans son homélie du dimanche 23 novembre. « Et c’est là le cœur scandaleux du ministère diaconal. »

Le premier ordinaire du lieu du diocèse sud-soudanais érigé par le pape François en juillet 2024, également administrateur apostolique du diocèse de Rumbek, a ajouté : « Le diacre n’est pas celui qui se tient au-dessus des autres, mais celui qui s’agenouille en premier. Il n’est pas celui qui parle le plus fort, mais celui qui écoute le plus longtemps. »

Il a encore expliqué que le diacre « n’est pas celui qui occupe les places d’honneur, mais celui qui va là où les autres ne veulent pas aller, en solidarité avec les plus vulnérables ; celui qui touche les blessures que d’autres préfèrent ignorer ; celui qui voit en chaque personne le Christ lui-même et ne garde donc aucune rancune, aucune exclusion envers quiconque ; il pardonne et apporte la communion dans la communauté ».

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Mgr Carlassare a déploré qu’aujourd’hui, la société mesure souvent le pouvoir au nombre de personnes qui s’inclinent, applaudissent ou baisent les mains d’un individu, ajoutant qu’un diacre doit s’élever au-dessus de ces démonstrations d’admiration.

« Le diacre est une contradiction vivante : le trône de Jésus n’était pas d’or, mais de bois, et il en a fait une croix plutôt qu’un canapé pour se reposer. Jésus n’était pas entouré d’applaudissements, mais de moqueries et d’abandon », a déclaré ce missionnaire combonien d’origine italienne.

Au contraire, a-t-il dit, Jésus « a manifesté sa puissance non pas en se sauvant lui-même, mais en sauvant les autres ; non pas en commandant, mais en se donnant ; non pas en accumulant, mais en partageant et en donnant sa vie jusqu’à la dernière goutte ».

Poursuivant son homélie, l’évêque, qui a commencé son ministère sacerdotal dans le diocèse catholique de Malakal après son ordination en septembre 2004, a expliqué l’importance du ministère diaconal dans l’Église, affirmant : « C’est le ministère qui maintient l’Église vivante, honnête et vraie. »

Il a insisté : « Si nous oublions le service, nous oublions Jésus. Si nous recherchons des privilèges, nous trahissons l’Évangile. Si nous utilisons l’Église pour un gain personnel, nous ne faisons que suivre notre ombre. Et votre ombre vous conduira à vous perdre quelque part. »

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Encourageant les deux nouveaux diacres à suivre Jésus plutôt que leurs propres plans ou ambitions, il a ajouté : « Suivez-le avec son esprit de service et de don de soi, et vous découvrirez la vraie joie et l’épanouissement. »

« Votre ministère n’est pas une fonction. C’est votre identité, car une fonction est quelque chose que vous faites, mais votre identité est ce que vous êtes », a-t-il souligné. « Une fonction peut être accomplie sans conversion, mais votre identité doit être façonnée par l’Évangile. »

Le missionnaire combonien a poursuivi : « Une fonction se termine quand la tâche est accomplie, mais votre identité demeure à chaque instant de votre vie, où que vous soyez. Vous rendrez témoignage au Christ partout, toujours, avec tous. »

Il a averti que le diaconat ne concerne pas d’abord les tâches, mais l’identité, et « qu’il ne s’agit pas seulement d’accomplir un service, mais de devenir service. Vous êtes des diacres transitoires, mais vous êtes appelés à vivre tout ministère dans l’Église avec l’esprit des diacres. »

L’évêque de Bentiu a conclu en affirmant que les diacres montrent que l’Église n’est jamais aussi royale que lorsqu’elle sert, ni aussi autoritaire que lorsqu’elle écoute.

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« L’Église n’est jamais plus riche que lorsqu’elle renonce à toutes les richesses terrestres et se donne au service des pauvres », a-t-il dit dans son homélie du 23 novembre pour la Solennité du Christ Roi.

Silas Isenjia