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Un Responsable de l’Intégrité de la Création au Kenya souligne l'importance de la “culture écologique” chez les jeunes

Le Coordonnateur du ministère Justice, Paix et Intégrité de la Création (JPIC) des Oblats au Kenya a lancé un appel en faveur de l’éducation écologique des jeunes, affirmant qu’elle est essentielle pour que l’Église puisse collaborer avec la prochaine génération dans la protection de l’environnement.

Le Père Iyo Iyan Daquin a lancé cet appel le mardi 9 décembre, lors d’un panel tenu en marge d’un petit-déjeuner organisé à l’occasion de la septième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (UNEA-7) au Centre Mondial d’Agroforesterie (ICRAF) à Nairobi.

Le Père Daquin a soutenu que l’enseignement aux jeunes du langage et des concepts liés à la protection de l’environnement constitue un moyen concret de bâtir une gestion écologique durable à long terme.

« L’éducation repose sur la littératie écologique, qui est très importante. Les jeunes, en particulier les plus petits, doivent être autorisés à se familiariser avec le langage de la protection de l’environnement », a déclaré le Père Daquin.

Le Curé de la paroisse Saint Eugène de Mazenod du diocèse catholique de Meru (Kenya) a évoqué l’engagement permanent de sa paroisse dans l’éducation environnementale, soulignant une série d’initiatives destinées à promouvoir la conscience écologique dans tous les groupes d’âge.

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« Notre paroisse organise diverses activités environnementales tout au long de l’année, notamment la Journée environnementale des jeunes, la Journée environnementale des Enfants Missionnaires Pontificaux (PMC), ainsi que la Journée environnementale des femmes », a-t-il expliqué.

Ces programmes, a-t-il souligné, visent non seulement à éduquer, mais aussi à impliquer activement la communauté dans des pratiques durables, allant du reboisement aux campagnes de gestion des déchets, en passant par des ateliers sur les énergies renouvelables et des stratégies de conservation.

En impliquant les jeunes, les femmes et l’ensemble des paroissiens, ce membre congolais des Oblats de Marie Immaculée (OMI) a déclaré que l’Église cherche à instaurer une culture de responsabilité écologique fondée sur la connaissance et la sensibilisation.

« La littératie environnementale est cruciale : nous ne pouvons agir pour protéger l’environnement sans d’abord le comprendre », a insisté le Père Daquin, également membre du comité du Service général JPIC de l’OMI.

L’événement d’une journée, organisé par le Mouvement Laudato Si’ (LSM) en marge de l’Assemblée UNEA-7 qui se tient du 8 au 12 décembre, portait sur le thème : « La foi en action pour une transition énergétique renouvelable accélérée et inclusive ».

Plus en Afrique

Rassemblant des délégués de divers groupes religieux du continent africain, l’événement visait à réaffirmer et à renforcer la position de ces groupes sur la nécessité d’agir rapidement en faveur de la transition vers des énergies propres en Afrique.

L’événement s’appuyait sur l’engagement des groupes religieux appelant à une transition énergétique fondée sur les principes de l’écologie intégrale et de la participation inclusive.

D’autres thèmes abordés incluaient les implications des résultats de la COP30 pour la transition énergétique renouvelable du continent, posant les bases pour demander des comptes aux décideurs quant à la mise en œuvre concrète des engagements pris lors de la COP30, pendant et après les discussions de l’UNEA-7.

Dans ses remarques du 9 décembre, le Père Daquin a affirmé que la littératie écologique des jeunes doit être accompagnée d’une dimension éthique qui interroge les causes du chaos environnemental, lequel dépend, selon lui, du rapport de l’homme à l’environnement.

« Nous célébrons les progrès humains, mais nous ignorons l’autorité morale qui devrait accompagner ces progrès », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous devons aider les gens à intégrer de manière intentionnelle cette dimension éthique du soin de l’environnement. »

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Le Père Daquin a affirmé que l’éducation fondée sur les valeurs est également nécessaire pour aider les jeunes à comprendre le « cadre moral qui fonde le respect de la dignité humaine ».

« Lorsque nous sommes capables de respecter la dignité humaine, de comprendre comment nous nous interrelions lorsque la nature entre en jeu, alors nous serons également capables de la respecter », a poursuivi ce prêtre, qui est également la personne de contact de l’ONG internationale VIVAT auprès du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Il a mis en garde contre la désunion des acteurs religieux dans l’éducation des jeunes, déclarant : « Lorsque nous nous divisons, lorsque nous apprenons aux enfants de cinq ou six ans à devenir tribalistes, je ne pense pas que nous pourrons protéger la nature et l’environnement. »

Concernant la transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables, le Père Daquin a affirmé que l’énergie est une réalité sociale qui façonne la manière dont les familles se nourrissent, apprennent, travaillent, communiquent et vivent dans la dignité.

Décrivant également l’énergie comme « une question de survie », il a exhorté les acteurs religieux présents : « Nous avons un rôle à jouer dans la formation des valeurs, la construction de la confiance et la mobilisation d’une action politique collective. »

Il a appelé à une transition énergétique juste, décrivant celle-ci comme une transition centrée sur l’être humain, qui priorise la dignité et les droits liés aux besoins sociaux.

Le Père Daquin a affirmé que les solutions énergétiques doivent être conçues en tenant compte des réalités humaines, veillant par exemple à ce que les systèmes solaires et les pompes à eau servent les ménages les plus pauvres.

« Les communautés religieuses jouent un rôle unique. Qu’est-ce que cela signifie ? La mobilisation religieuse apporte confiance, cohésion sociale et présence à long terme. Comment cela se traduit-il ? Nos paroisses deviennent des modèles d’énergie renouvelable », a-t-il conclu.

Silas Isenjia