Selon Mgr Viganò, il est clair que le rapport tente de rejeter la faute sur le pape Jean-Paul II et le pape Benoît XVI. Il a déclaré que les anciens papes avaient probablement été convaincus par des responsables de la Curie de ne pas croire les rumeurs entourant McCarrick.
"Qui avait intérêt à ce que McCarrick soit promu pour qu'il puisse obtenir un avantage en termes de pouvoir et d'argent", a-t-il dit.
"Dans le cas de Jean-Paul II, le principal parti intéressé par la promotion de McCarrick était sans aucun doute le cardinal [Angelo] Sodano. Il a été secrétaire d'État jusqu'en septembre 2006. Toutes les informations lui sont parvenues. En novembre 2000, il avait déjà reçu des informations du nonce [Gabriel] Montalvo pour ce rapport sur l'accusation de graves abus commis par McCarrick".
Dans le cas de Benoît XVI, a déclaré M. Viganò, le cardinal Tarcisio Bertone "a amené le pape Benoît à décider qu'aucun processus canonique ne devrait être entrepris, ni aucune sanction canonique interdite", mais plutôt qu'un simple appel à la conscience de McCarrick.
En août 2018, Viganò a publié une déclaration de 11 pages affirmant qu'à la fin des années 2000, Benoît XVI avait imposé des sanctions à McCarrick. Il a déclaré que McCarrick avait été "interdit de célébrer [la messe] en public, de participer à des réunions publiques, de donner des conférences, de voyager, avec l'obligation de se consacrer à une vie de prière et de pénitence".
Viganò a déclaré qu'il avait personnellement parlé de ces sanctions au pape François en 2013, mais a ajouté que François avait non seulement abrogé ces sanctions, mais avait fait de McCarrick son "conseiller de confiance", le conseillant sur plusieurs nominations d'évêques aux Etats-Unis. Viganò a appelé le pape François à démissionner sur cette question.
Le rapport McCarrick est en contradiction avec plusieurs parties de la déclaration de Viganò. Il conteste ce qu'il décrit comme des sanctions imposées à McCarrick par Benoît XVI, et cite de nombreux exemples où McCarrick a tenu Viganò au courant de ses voyages et de ses engagements publics alors que Viganò était nonce. Dans certains cas, Viganò a répondu par écrit pour reconnaître et remercier McCarrick pour son travail.
Le rapport McCarrick indique également que Viganò n'a pas suivi en 2012 les instructions pour enquêter sur les allégations contre McCarrick.
Selon le rapport, Viganò a écrit au cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, en 2012, pour l'informer d'un procès contre McCarrick par un pretre identifié dans le rapport comme "Prêtre 3". Le rapport dit que Ouellet a chargé Viganò, qui était alors nonce aux États-Unis, d'enquêter pour savoir si la plainte était crédible, mais Viganò "n'a pas pris ces mesures".
Viganò a rejeté l'affirmation selon laquelle il n'avait pas enquêté sur la question, la qualifiant d'"absolument fausse". Il a déclaré que le rapport lui-même reconnaît la correspondance écrite entre lui et Mgr Paul Bootkoski de Metuchen, l'ordinaire du Prêtre 3, qu'il a transmise au cardinal Ouellet en juin 2013.