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Les évêques catholiques d'Haïti lancent un appel urgent pour mettre fin à la violence

Au milieu des violences qui secouent le pays, la Conférence épiscopale haïtienne a publié une lettre aux fidèles qui rappelle la prophétie d'Isaïe : "On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de ruine ou de destruction dans tes frontières, mais tu appelleras tes murs Salut et tes portes Louange" (Is 60,18).

Sur la base de cet espoir d'un pays sans violence, les prélats ont lancé cette semaine un appel urgent à la fin de la violence généralisée et à la recherche active de la paix et de la réconciliation nationale.

Dans cette lettre, les prélats expriment leur profonde inquiétude face aux meurtres, aux règlements de compte, aux chasses aux sorcières, aux pillages et aux autres actes de violence en cours qui ont plongé le pays dans une crise humanitaire majeure.

"Ce rêve d'un pays sans violence nous fait élever la voix pour réclamer la fin des actes qui visent à réduire Haïti en ruines et en cendres", ont déclaré les 10 évêques d'Haïti.

"La situation actuelle nous remplit de douleur et d'inquiétude. C'est un appel urgent à la réflexion et à l'action", ont-ils souligné.

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L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rapporté qu'entre le 8 et le 14 mars, un total de 16 947 personnes ont quitté la capitale en raison des attaques armées croissantes et de l'insécurité généralisée.

Ces personnes ont cherché refuge dans les provinces, en particulier dans les départements de la région Grand Sud - Grand'Anse, Nippes, Sud et Sud-Est - en prenant le risque de voyager le long des routes contrôlées par les gangs. Selon le rapport de l'OIM, la région sud abrite déjà plus de 116 000 personnes, dont la plupart ont fui la capitale au cours des derniers mois.

A la crise sécuritaire s'ajoute l'instabilité politique suite à la démission la semaine dernière du Premier ministre Ariel Henry, qui a quitté ses fonctions sans convoquer d'élections générales, ainsi que le manque de nourriture, de soins de santé et d'eau potable, entre autres besoins.

Les évêques ont encouragé "les efforts de tous les secteurs et de toutes les forces vives de la nation en vue de trouver une solution à la crise actuelle et de rétablir la paix et la sécurité pour tous les fils et filles de la nation haïtienne, en dotant le pays d'une forme de gouvernement de transition inclusif".

Cependant, les chefs religieux ont également précisé que leur mission prophétique ne leur permettait pas de participer activement à la politique et, par conséquent, ils n'ont "désigné personne pour représenter l'Église catholique au sein du Conseil présidentiel ou de toute autre structure gouvernementale".

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Dans la lignée du pape François, qui a récemment exprimé sa proximité avec le peuple haïtien, les évêques ont également appelé la communauté internationale à apporter son soutien en ces temps difficiles.

"Que la Bienheureuse Vierge Marie, que nous invoquons en Haïti sous le nom de Notre-Dame du Perpétuel Secours, nous vienne en aide et que, par son intercession, Dieu nous relève et nous délivre du mal ", ont conclu les évêques.

Cet article a d'abord été publié par ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les nouvelles en langue espagnole. Il a été traduit et adapté par CNA.