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La grève de trois jours des fonctionnaires en Angola due à un "manque d'écoute et de dialogue" : Un évêque catholique

Mgr Maurício Agostinho Camuto, évêque du diocèse catholique de Caxito en Angola. Crédit : Radio Ecclesiac Mgr Maurício Agostinho Camuto, évêque du diocèse catholique de Caxito en Angola. Crédit : Radio Ecclesiac

L'incapacité des autorités angolaises à comprendre comment écouter les fonctionnaires et dialoguer avec eux est à l'origine de la grève des 20 et 22 mars, a déclaré Mgr Maurício Agostinho Camuto, évêque du diocèse catholique de Caxito.

Le 20 mars, les fonctionnaires angolais ont entamé une grève de trois jours pour réclamer une augmentation des salaires et une réduction des impôts afin de pouvoir joindre les deux bouts face à l'augmentation du coût de la vie dans ce pays d'Afrique australe, a rapporté Bloomberg News.

Dans son homélie du dimanche des Rameaux à la cathédrale Sainte-Anne du diocèse de Caxito, Mgr Camuto a déclaré que les autorités angolaises faisaient "beaucoup de beaux discours, mais pas de pratique, pas de travail et encore moins d'écoute".

"Ces jours-ci, nous avons assisté à la grève générale des travailleurs et pourquoi cela s'est-il produit ? À cause du manque d'écoute et de dialogue", a déclaré l'évêque catholique angolais le 24 mars.

Il a ajouté : "Le dialogue signifie écouter l'autre, être capable d'écouter, afin de pouvoir répondre ; mais nous n'écoutons pas et les conséquences sont là".

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Le membre angolais de la Congrégation du Saint-Esprit sous la protection du Cœur Immaculé de Marie (CSSp/Spiritans/Pères du Saint-Esprit) a déclaré : "Nous ne nous écoutons pas les uns les autres. Le silence de Jésus n'est pas ce silence lâche, un silence de peur, qui nous conduit à rester silencieux face à l'injustice, ou à la violence contre les faibles, contre les démunis, comme nous en sommes témoins tout au long de ces jours dans notre pays".

Mgr Camuto a ensuite condamné les brutalités policières signalées à l'encontre des fonctionnaires en grève.

"Nous voyons même nos frères de la police utiliser la violence contre nos frères en grève. Les policiers eux-mêmes savent et reconnaissent que les conditions ne sont pas bonnes, mais ils attaquent violemment leurs frères", a-t-il déploré.

L'évêque spiritain, qui est à la tête du diocèse de Caxito depuis sa consécration épiscopale en août 2020, a ajouté, en parlant des brutalités policières contre les manifestants pacifiques : "Ce n'est pas juste. Les fonctionnaires réclament un droit inscrit dans la Constitution : des conditions de travail décentes et des salaires équitables. Qui ne veut pas cela ?

"Les policiers eux-mêmes le veulent. Nous avons aussi des parents ; nous avons des membres de notre famille dans la police et ils se plaignent ; ils veulent aussi voir leurs salaires améliorés ; ils veulent aussi voir leurs conditions de travail améliorées", a déclaré le chef de l'Église catholique.

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Et de poursuivre : "Si les autres se plaignent, s'ils font grève, c'est pour tout le monde ; c'est pour le bien de tous ; nous devrions les aider ; nous devrions les soutenir et ne pas utiliser la violence contre eux".