Advertisement

Les évêques catholiques et le Pape François condamnent le bombardement d'un camp de déplacés en RDC

Le bombardement du camp de personnes déplacées de Mugunga, dans la banlieue de Goma, en République démocratique du Congo (RDC), qui a fait plus d'une douzaine de morts et de blessés, est un « acte barbare », ont déclaré les évêques catholiques de ce pays d'Afrique centrale à propos de l'attaque que le pape François a qualifiée d'« acte de haine aveugle ».

Dans une déclaration du lundi 6 mai, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) condamnent « dans les termes les plus forts » l'attentat à la bombe du 3 mai qui, selon un rapport de Reuters du 7 mai, a impliqué plus de cinq roquettes, causant la mort d'au moins 18 personnes et en blessant 32 autres.

Les responsables de l'Église catholique disent avoir « suivi avec beaucoup d'émotion et d'indignation le bombardement du camp de Mugunga à la périphérie de la ville de GOMA par des hommes armés non identifiés, causant des dizaines de morts et des centaines de blessés ».

Les membres de la CENCO disent « condamner avec la plus grande fermeté cet acte barbare qui constitue un déni d'humanité », et rappellent aux auteurs de cet acte que « la vie humaine est sacrée et appartient à Dieu qui ne les laissera pas impunis ».

Les évêques catholiques condamnent également « la résolution des conflits par la violence ».

Advertisement

Dans leur déclaration, les membres de la CENCO présentent leurs condoléances à l'Ordinaire local de Goma, Mgr Willy Ngumbi, ainsi qu'aux « familles biologiques de ceux qui ont perdu la vie dans cette tragédie » et à « toute la famille de l'Église de Dieu à Goma ».

Ils assurent les blessés de leurs « prières de réconfort et de guérison de la part du Seigneur ».

« Il est difficile de comprendre pourquoi les rebelles du M23, soutenus par l'armée rwandaise, et les forces loyalistes des FARDC, qui se combattent, s'invitent mutuellement à se positionner de part et d'autre d'un camp de déplacés qui existe depuis des années, exposant ainsi de façon permanente des pauvres gens qui vivent déjà comme des dépossédés », affirment les dirigeants de l'Église catholique dans leur déclaration du 6 mai que le secrétaire général de la CENCO, Mgr. Donatien Nshole, a signé.

Ils ajoutent : « Il est également surprenant que cette tragédie se produise aux portes de Goma, une ville hyper-militarisée où de nombreuses indications ont été données invitant les autorités compétentes à se mettre en état d'alerte maximale pour sécuriser la population ».

Les membres de la CENCO appellent les rebelles du M23 à « déposer les armes, car les Congolais ne peuvent pas prétendre sauver le Congo en tuant des Congolais ».

Plus en Afrique

Ils appellent également le Rwanda à « cesser de soutenir la rébellion ».

Les chefs de l'Église catholique appellent en outre l'Union africaine (UA) et les Nations unies (ONU) à « diligenter une enquête indépendante afin d'établir les responsabilités et d'amener les différentes parties impliquées dans ce conflit, qui a déjà fait de nombreuses victimes, à mettre fin immédiatement à la guerre ».

Ils exhortent le gouvernement dirigé par Félix Antoine Tshisekedi à être « ferme et efficace pour ne pas continuer à laisser tuer son peuple en toute impunité, en se contentant de condamnations tièdes et sans engagement ». La population, déjà victime de cette guerre imposée, ne sait plus où donner de la tête ».

Entre-temps, le pape François a exprimé sa tristesse à la suite de l'attaque du 3 mai et a appelé les dirigeants politiques de la RDC à travailler « au service de la paix et de la fraternité ».

Dans un télégramme adressé mercredi 8 mai à Mgr Ngumbi, évêque du diocèse de Goma, le pape François dit avoir appris avec tristesse « la lâche attaque perpétrée dans le camp de réfugiés de Mugunga ».

Advertisement

« Sa Sainteté le Pape François souhaite être proche de toutes les personnes affectées par cet acte de haine aveugle, dans lequel de nombreux enfants n'ont pas été épargnés », peut-on lire dans le télégramme signé par le secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin.

Le pape François dit « soutenir par ses prières les blessés et les familles en deuil et prier pour le repos de tous ceux qui ont perdu la vie ».

Il poursuit en exhortant le peuple de Dieu en RDC à « garder l'espérance », et exhorte « tous les acteurs politiques à travailler résolument au service de la paix et de la fraternité ».