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L'évêque condamne la violence tribale dans la localité de Sangmelima au Cameroun: le prélat propose un dialogue

Mgr Christophe Zoa, évêque du diocèse de Sangmelima au Cameroun, dont le canton a été frappé par une vague de violence tribale Domaine Public Mgr Christophe Zoa, évêque du diocèse de Sangmelima au Cameroun, dont le canton a été frappé par une vague de violence tribale
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Dans le sillage de la violence interethnique qui sévit dans la ville commerciale de Sangmelima, au sud du Cameroun, l'évêque du diocèse de Sangmelima a dit aux habitants de cette localité de dépasser l'idée que la violence peut résoudre les problèmes qui les embêtent et, au contraire, d'accepter un "dialogue franc et sincère".

"La violence n'est jamais une option crédible à long terme. Au contraire, elle aggrave des situations simples, ajoutant aux frustrations initiales d'autres frustrations qui placent les gens dans un cycle de haine qui finit par détruire la société elle-même", a dit l'évêque du diocèse de Sangmelima, Christophe Zoa dans une lettre lue dans toutes les paroisses de son diocèse et envoyée à ACI Afrique.

"Seul un dialogue franc et sincère permet d'examiner en profondeur les demandes exprimées par les jeunes et de trouver des solutions appropriées", a déclaré Mgr Zoa dans sa lettre du 13 octobre.

Depuis le début du mois d'octobre, la ville commerciale de Sangmelima est le théâtre de violences.

"Des centaines de personnes, en particulier des jeunes armés de machettes, de marteaux, de pelles et de lances, ont défié la police anti-émeute jeudi et vendredi, envahissant des magasins dans la ville de Sangmelima, au sud du Cameroun, et pillant et incendiant certains des habitants de la ville, ont rapporté Voice of America sur les violences qui ont visé ceux qui étaient perçus comme non indigènes de Sangmelima la semaine passée.

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"La formation spontanée des protestations de la semaine dernière et la violence qu'elles ont suscitée nous ont rappelé, comme nous avons tendance à l'oublier, que la paix n'est jamais définitivement acquise", a déclaré Mgr Zoa dans sa lettre et a appelé à la vigilance en disant : "Pour se protéger des mauvaises surprises, le diocèse de Sangmelima nous rappelle que la paix sociale doit être l'objet de vigilance constante".

"Sur le plan spirituel, nous devons être vigilants dans la prière", a souligné l'évêque en rappelant le message évangélique de la prière : "Le Seigneur nous a dit qu'il y a des mauvais esprits et que nous ne pouvons les vaincre que par la prière et le jeûne".

"La haine et les divisions quotidiennes qui sont devenues des attitudes normales sont des signes que nous entrons peu à peu dans le règne du Diviseur, c'est-à-dire du Diable", exprime Mgr Zoa dans sa lettre et ajoute : "La grâce de Dieu, combinée aux efforts des communautés paroissiales pour vivre la fraternité universelle en termes concrets, réussira à nous libérer des forces du mal.

Au niveau de l'État, le Prélat a exhorté tous les responsables gouvernementaux à œuvrer à la consolidation de l'unité et à se montrer à la hauteur de leur rôle de garant de la liberté, de la justice et de la possibilité pour tous les Camerounais de se réaliser eux-mêmes.

Il a également expliqué que les jeunes qui descendent dans la rue blâment le gouvernement, "pour ce qu'ils considèrent comme son incapacité à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens et à leur garantir un avenir".

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"Ce qui a fait la une des journaux ces dernières années, pense l'évêque, c'est que les revendications sociales prennent la forme de querelles ethniques, parce que tout le monde a compris que les conflits interethniques sont plus redoutables que le déchaînement des pauvres".

"Les tribus seront moins présentes quand tout le monde sera assuré d'être en sécurité, dans un pays libre, avec des chances égales de succès", a déclaré Mgr Zoa dans sa lettre et a ajouté : "Les préoccupations de la vie quotidienne, aussi légitimes soient-elles, ne doivent pas étouffer cette voix de la conscience et nous laisser dans le pouvoir des instincts primaires de la violence".