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Les chefs religieux en RDC rejettent le choix du président de la CENI et écrivent au chef de l’état

Ronsard Malonda, nommé à la tête de la Commission électorale de la République démocratique du Congo (CENI) par l'Assemblée nationale. Domaine public Ronsard Malonda, nommé à la tête de la Commission électorale de la République démocratique du Congo (CENI) par l'Assemblée nationale.
Domaine public

Les chefs religieux en République démocratique du Congo (RDC) ont, dans une déclaration collective, demandé au président Félix Tshisekedi de ne pas accepter l'"approbation" par l'Assemblée nationale de Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du pays, qualifiant la décision des parlementaires de "controversée".

"Le présidium de la Plateforme des confessions religieuses représentées par l'Eglise catholique et l'Eglise du Christ au Congo, ont appris avec étonnement la nouvelle de l'approbation par l'Assemblée nationale, dans sa séance du jeudi 2 juillet, de la désignation de M. Ronsard Malonda au poste de président de la CENI", ont déclaré les responsables religieux dans leur communiqué publié le vendredi 3 juillet.

Ils ajoutent, en référence à la nomination de M. Malonda, "Nous demandons à votre très haute autorité de ne pas considérer la proposition controversée de nomination du président de la CENI approuvée par l'Assemblée nationale lors de sa session du 2 juillet", disent-ils.

"À ce stade, aucun candidat à la présidence de la CENI n'a été désigné ou élu et le processus a été suspendu en raison de l'absence de consensus", affirment les chefs religieux.

Le jeudi 2 juillet, les législateurs de la RDC ont approuvé la nomination de Ronsard Malonda à la tête de la CENI, une décision qui est contestée par les partis d'opposition et les chefs religieux, selon les rapports.

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Le mois dernier, les évêques catholiques ont exprimé leurs réserves quant à la mise en place d'une personne à la tête de la CENI avant de procéder à des réformes électorales.

"Le plus important est que, logiquement, ce qui est nécessaire en premier lieu, ce sont les réformes, en particulier, la réforme de la loi électorale et de la CENI. Car nous pouvons avoir le meilleur candidat, mais si c'est avec la même loi, la même configuration, nous n'aurons pas fait un grand pas", ont expliqué les évêques catholiques de RDC dans leur déclaration collective publiée mardi 23 juin.

Demandant au Président de l'Assemblée nationale d'envisager de donner la priorité aux réformes, les évêques catholiques ont réitéré que "la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) recommandent, comme d'autres organisations de la société civile, qu'elle ait d'abord des réformes consensuelles, avant de poursuivre les pourparlers pour l'un des candidats possibles au poste de cette institution".

Dans la déclaration conjointe du 3 juillet avec d'autres chefs religieux, le président de la RDC est prié de prendre ses distances par rapport à la décision de l'Assemblée nationale.

La nomination de Ronsard Malonda à la tête de la CENI doit être ratifiée par le président Tshisekedi pour être effective, selon la constitution du pays.

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Le samedi 4 juillet, des membres de la société civile, dont le Comité laïc de coordination et les mouvements citoyens Lucha, Filimbi et les Congolais debout, ont organisé une manifestation pacifique pour contester l'approbation de M. Malonda par l'Assemblée nationale.

Dans leur déclaration collective du 3 juillet, les représentants de la plate-forme dirigée par le cardinal Fridolin Ambongo déclarent : "La nomination des membres de la CENI et de son président ne peut être transformée en un lieu de conquête ou de conservation du pouvoir. Au contraire, elle offre une opportunité de consolider l'unité nationale et notre jeune démocratie".

"Nous invitons les composantes sociopolitiques concernées à un dialogue constructif en vue de réformer le système électoral et de nommer des personnalités qui répondent aux critères légaux", ajoutent-ils, soulignant leur priorité pour les réformes.

Les dirigeants poursuivent : "Le peuple congolais exige des élections transparentes et crédibles organisées par une CENI véritablement indépendante et impartiale, qui seule peut fournir des dirigeants légitimes et garantir la paix nationale". 

Ils en appellent au Président Tshisekedi : "L'Eglise catholique et l'Eglise du Christ au Congo restent convaincues que vous utiliserez toutes vos prérogatives constitutionnelles comme garant du fonctionnement régulier des institutions de la République et de l'unité nationale pour satisfaire les aspirations profondes de notre peuple".

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