Les résultats officiels ont montré que Mutharika du Parti démocratique progressiste (DPP) a été réélu mais par une faible majorité. Une situation marquée par des allégations de fraude électorale, y compris l'obtention par le chef de l'opposition Lazarus Chakwera d'une injonction temporaire pour interrompre l'annonce des résultats. Les résultats contestés ont montré une marge d'environ trois points, Mutharika l'emportant avec 38,57% contre Chakwera du Parti du Congrès du Malawi (MCP) avec 35,41%.
Selon un rapport des médias, après la publication des résultats des élections, certains citoyens ont "incendié une partie du bureau du gouvernement, lapidé et cassé des bureaux du siège de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et détruit des bâtiments et des biens dans certains quartiers de la ville".
Mgr Msusa a confirmé le rapport lors d'un entretien avec ACI Afrique en déclarant : "Peu après l'annonce des résultats des élections, il y a eu des manifestations qui sont allées jusqu'à détruire les biens des gens et même à s'entretuer".
"C'est ce qui a déclenché cette Journée nationale de prière suite aux manifestations enregistrées après les dernières élections générales qui ont eu lieu le 21 mai dernier ", a précisé Mgr Msusa.
"C'est pour cette raison que nous essayons d'assurer la paix car les gens ont vraiment peur. Les entreprises sont parfois au point mort. Il y a des manifestations et des magasins sont détruits ", a dit le Prélat du Malawi qui appartient à la congrégation religieuse des Missionnaires Montfortains.
Alors que l'Église marque la journée de prière pour la paix le samedi 19 octobre, tous les diocèses du Malawi auront une célébration eucharistique et le même message de paix sera proclamé dans les différentes cathédrales.
"En tant qu'Église, nous avons décidé que même si nous avons des religions différentes pour ce service, chaque diocèse célébrera la messe dans une cathédrale, nous avons choisi les mêmes lectures, nous avons écrit une homélie qui sera lue dans toutes les langues locales pour envoyer le même message de paix et de réconciliation", a révélé Mgr Msusa à ACI Afrique. Mgr Msusa a souligné la nécessité pour les habitants du Malawi de recevoir le même message de paix, qui fait actuellement défaut dans ce pays en raison des crises politiques.
Le Malawi a une tradition de prières conjointes de diverses religions normalement organisées par le Comité des affaires publiques (PAC), un organisme quasi religieux formé en 1992 pendant la transition politique du pays d'un système de gouvernement uni partite à un système multipartite, et un organisme mère de toutes les religions, comme l'a confirmé Mgr Msusa.
"C'est une pratique normale qu'en cas de problème ou de catastrophe nationale dans le pays, nous nous réunissions normalement en tant que nation pour organiser des prières de paix en tant que catholiques, autres confessions chrétiennes et musulmans", a déclaré Mgr Msusa, qui était à Nairobi pour la réunion du Conseil exécutif de l'Association des membres des conférences épiscopales en Afrique orientale (AMECEA).
"Cette fois-ci, le gouvernement est impliqué et c'est pourquoi ils (le Comité des affaires publiques) ne se sont pas organisés pour la prière nationale. Raison pour laquelle l'Église catholique a pris l'initiative de prier pour la paix et la réconciliation ", a précisé Mgr Msusa.