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Les évêques du Sud-Soudan demandent de passer du «partage du pouvoir» aux « causes profondes des conflits»

Rencontre de citoyens du Sud-Soudan à l'occasion de la fête de l'indépendance, en juillet 2011. Domaine Public Rencontre de citoyens du Sud-Soudan à l'occasion de la fête de l'indépendance, en juillet 2011.
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Alors que le temps presse pour la formation d'un gouvernement d'unité au Soudan du Sud, prévue pour le 12 novembre, les évêques catholiques et les chefs des diocèses du pays appellent à la paix et à la justice et demandent de passer du "partage du pouvoir" aux "causes profondes des conflits" qui touchent la population de la plus récente nation du monde.

Dans un message publié par les évêques catholiques du Soudan du Sud en date du vendredi 18 octobre, les dirigeants de l'Église catholique du Soudan du Sud se sont demandés "pourquoi les efforts de paix sont axés sur le partage du pouvoir entre deux ou plusieurs personnes plutôt que sur les causes profondes des conflits".

"Le conflit ne doit pas être personnalisé entre le président Salva Kiir et le Dr Riek Machar, et quelques autres leaders d'élite. Le peuple doit être au centre ", ont déclaré les évêques à l'issue de leur rencontre de deux jours avec le Chargé d'Affaires de la Nonciature apostolique de Juba, Monseigneur Mark Kadima.

"L'accent n'est pas mis sur la politique, mais sur la dignité de chaque personne ", ont précisé les évêques et les chefs de diocèses dans leur message avant de poursuivre : " Lorsque nous regardons autour de nous dans nos diocèses et voyons  la souffrance continue des personnes déplacées, des personnes dans les POC (Protection des civils) et des réfugiés, une tragédie humanitaire qui est aggravée par la crise économique et la violence continue dans certaines régions, nous sommes touchés ".

Les évêques exigent un leadership responsable dans les affaires qui touchent les gens ordinaires du Soudan du Sud, notamment les questions de gouvernance, de violence, de pauvreté, de manque de services de base, de corruption, d'identité nationale et de conflits au sein des communautés et entre elles pour les ressources, les terres, les pâturages, l'eau et le bétail.

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Ils ont exprimé conditionnellement leur soutien à la mise en place du Gouvernement de transition revitalisé d'unité nationale (R-TGoNU) en disant : " Nous ne soutiendrons la formation du R-TGoNU que lorsque les conditions préalables essentielles auront été remplies, et seulement lorsqu’elles seront réellement inclusives, y compris pour les non signataires du R-ARCSS ".

"En tant que pasteurs, nous sommes préoccupés par le niveau de peur au sein de la direction de tous nos partis, une peur qui s'est répandue dans plusieurs de nos communautés ", ont déclaré les dirigeants de l'Église.

"Nous sommes particulièrement préoccupés par l'absence d'accord sur le nombre et les frontières des États, ce qui provoque déjà des conflits dans certaines régions, et par l'incapacité à créer une nouvelle armée professionnelle, intégrée, unifiée, bien entraînée, disciplinée et bien formée ", ont-ils dit.

"Un nouveau gouvernement n'aura de légitimité que s'il résout le conflit et assure la paix, la justice, la sécurité, les services de base et la bonne gouvernance pour le peuple", ont déclaré les dirigeants dans leur message intitulé "Que le cri pour la paix et la justice du peuple du Soudan du Sud soit entendu et respecté".

Les chefs des diocèses du Soudan du Sud ont demandé aux responsables politiques de "se souvenir de l'amour et de l'humilité de notre Saint-Père le Pape François quand il leur embrassait les pieds" et leur ont dit que "le pardon est toujours possible".

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"Dans leur message, les dirigeants s'interrogent : " Son geste sans précédent (celui du Pape François) doit-il être jeté aux oubliettes ?