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Mozambique : un archevêque catholique appelle à ne pas ignorer la « pauvreté des enfants »

À l’occasion de la Journée internationale de l’enfant célébrée le 1er juin, Mgr Inácio Saúre, Archevêque de Nampula au Mozambique, a mis en garde contre le fait de minimiser la pauvreté infantile dans le pays, appelant à un « investissement sérieux » dans la jeunesse.

Dans son homélie, prononcée lors de la commémoration annuelle qui coïncidait cette année avec la Solennité de l’Ascension du Seigneur, l’Archevêque a déploré que des millions d’enfants au Mozambique continuent d’être privés de dignité, d’éducation et de perspectives de vie digne.

« La pauvreté des enfants ne doit pas être ignorée, même si elle touche peu de personnes, car chaque être humain a droit à une vie digne, en tant qu’image et ressemblance de Dieu », a-t-il déclaré lors de la messe célébrée à la cathédrale Saint-Paul de Nampula.

Il a ajouté : « Regardons nos enfants et notre jeunesse avec tendresse, et engageons un véritable investissement. »

Selon Mgr Saúre, cet investissement est crucial pour une croissance harmonieuse des jeunes, « sans laquelle ils n’auront jamais un avenir digne de ce nom ».

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Malgré les avancées enregistrées, il a souligné que de nombreuses aspirations de l’indépendance restent inachevées. « À l’époque de l’indépendance, je devais quitter mon village pour aller au secondaire, car il n’y avait pas de lycée dans mon district. Cinquante ans après, il est inadmissible que 77 % des enfants vivent encore dans une pauvreté extrême », a-t-il dénoncé.

L’Archevêque, membre des Missionnaires de la Consolata, a qualifié le refus de garantir les droits fondamentaux des enfants de « grave offense à la dignité d’un peuple et menace pour son avenir ».

Il a insisté sur l’urgence de « mettre en œuvre des politiques publiques efficaces pour éradiquer la pauvreté infantile, garantir une éducation de base de qualité, l’accès aux soins de santé et un soutien global aux familles ».

« L’ensemble de la société – Église, État, familles, communauté internationale – doit s’engager à bâtir un environnement où les enfants sont vraiment valorisés », a-t-il ajouté.

Alors que l’Église locale célébrait également le Jubilé des Familles, Mgr Saúre a salué le rôle essentiel de la famille dans la construction de la nation : « Nous célébrons les grands-parents, les personnes âgées et les enfants : la beauté pleine de la famille. »

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À l’approche de la fête de l’indépendance du 25 juin, l’Archevêque a rendu hommage aux combattants de la liberté et prié pour cette terre « où a commencé la lutte pour notre libération ».

Il a exprimé sa vive préoccupation face au conflit armé qui sévit depuis huit ans dans la province de Cabo Delgado : « Cette terre continue de saigner sous le poids d’une guerre meurtrière et destructrice. »

Dans une prière fervente, il a imploré : « Alors que nous célébrons le Jubilé de l’Église et les 50 ans de notre pays, convertis nos cœurs pour que nous puissions nous réconcilier avec Toi et entre nous, guérissant notre société de ses blessures profondes et de ses inégalités inhumaines. »

Et de conclure : « Que l’espérance chrétienne soit le socle d’un nouveau cheminement social et politique pour le Mozambique. Ne nous résignons ni à la misère ni à la violence, mais soyons des agents de transformation, guidés par l’Évangile. »

João Vissesse