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Quatre sujets de préoccupation pour les évêques du Libéria qui veulent une nation "pacifique et réconciliée"

Mgr Anthony Fallah Borwah Président de la Conférence des évêques catholiques du Libéria (CABICOL). Domaine public Mgr Anthony Fallah Borwah Président de la Conférence des évêques catholiques du Libéria (CABICOL).
Domaine public

Les membres de la Conférence des évêques catholiques du Liberia (CABICOL) qui ont publié une déclaration sur les "questions d'intérêt national" dans ce pays d'Afrique de l'Ouest ont mis en évidence quatre questions principales, en invoquant l'intercession de Marie pour une nation pacifique et réconciliée.

Dans leur déclaration du mardi 25 août signée par le président de CABICOL, Mgr Anthony Fallah Borwah, les prélats soulignent que la violence, le viol, les tendances militantes et le COVID-19 sont les principaux sujets de préoccupation du peuple de Dieu dans la nation ouest-africaine. 

Ils se souviennent d'avoir élevé leur "voix prophétique contre la montée de la violence politique, souvent associée aux élections dans notre pays".

"Nous avons condamné sans équivoque de tels actes et avons invité tous les Libériens des différents partis politiques à travailler ensemble, en veillant à ce que nos élections ne soient pas synonymes de violence", déclarent les évêques en référence à une déclaration publiée en mai 2019 et ajoutent : "Notre cri a reçu peu d'attention, car la violence semble se perpétuer à l'infini".

Dans leur déclaration de trois pages, les évêques renouvellent leur "appel aux acteurs politiques et à leurs partisans à s'abstenir de toute violence politique". ”

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"Il y a également une augmentation de la violence verbale dans laquelle des propos imprudents et peu recommandables sont prononcés les uns contre les autres. De telles déclarations inciviles et vulgaires ne sont pas compatibles avec nos valeurs et normes sociétales et culturelles", affirment les membres de CABICOL, qui demandent instamment que les confrontations verbales cessent "immédiatement".

"Nous pouvons toujours être d'accord et en désaccord de manière très polie et civile, ce qui enseigne à la jeune génération le bon maniérisme", disent-ils encore et poursuivent, "le Liberia ne peut pas se permettre de suivre cette voie. Ce sont là des signes d'alerte précoce que tous les Libériens et nos partenaires internationaux doivent maintenant prendre au sérieux et auxquels ils doivent prêter attention".

La recrudescence des cas de viols signalés ces derniers jours dans le pays inquiète également les membres de CABICOL, une situation qu'ils condamnent "au plus haut point".

"C'est une violence diabolique qui ne devrait pas avoir sa place dans notre société. C'est une violation flagrante des droits inaliénables qui devraient être protégés et défendus à tout moment. Le viol tue l'état physique et psychologique des victimes et de notre nation. C'est un crime mortel contre notre nation", déclarent les évêques du Liberia dans leur déclaration collective du 25 août.

Le viol est un délit non passible de caution dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Cependant, certains fonctionnaires, dont le chef d'état-major des forces armées du Liberia, demandent l'introduction de la peine de mort pour punir les auteurs de viols. 

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"Dans la mesure où nous condamnons fermement cet acte infâme, la peine de mort ne peut pas constituer un remède adéquat à ce problème", déclarent les dirigeants de l'Église catholique au Liberia dans leur déclaration du 25 août.

Ils expliquent : "En tant qu'évêques de l'Église catholique, nous soutenons l'enseignement de l'Église tel qu'il est contenu dans la version révisée du Catéchisme de l'Église catholique en 2267, qui déclare que la peine de mort est inadmissible parce qu'elle constitue une atteinte à l'inviolabilité et à la dignité de la personne. ” 

Au lieu d'introduire la peine de mort, les membres de CABICOL appellent à "l'application stricte des lois contre le viol" ainsi qu'à la "rééducation de tous, aux valeurs intrinsèques de la personne humaine, à la protection des droits de tous, en particulier des femmes et des enfants".

Les évêques du Liberia sont également préoccupés par "une culture laide et effrayante de tendance militante qui grandit dans notre société".

"Les adeptes des institutions politiques ornent les symboles politiques plutôt que les symboles nationaux lors des fonctions nationales. Ainsi, le militarisme est placé au-dessus du patriotisme. C'est aussi une forme de violence qui doit cesser", disent les évêques.

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"N'oublions pas que la mère patrie est notre dénominateur commun. Indépendamment de nos idéologies politiques diverses et variées, nous appartenons au seul Libéria", disent-ils encore et exhortent les Libériens à être "unis autour de symboles nationaux comme le drapeau".

A propos de COVID-19, qui a infecté au moins 1295 personnes, dont 82 victimes et 821 guérisons, les évêques affirment que la pandémie a exacerbé "l'état déjà difficile de notre économie".

"Des écoles, des lieux de culte, des centres de santé, des centres de divertissement et d'autres formes d'engagement humain ont été fermés, ce qui a eu un effet négatif sur notre économie", déclarent les prélats. 

Ils expriment leur gratitude aux Libériens et à la communauté internationale pour les mesures prises et le soutien offert afin de freiner la propagation de la maladie. 

"Nos remerciements particuliers vont à tous les médecins, aux membres de la sécurité commune et aux membres des médias pour tous les efforts déployés afin de limiter la propagation du virus", déclarent les membres de CABICOL, en offrant leurs prières "pour ceux qui ont perdu la vie et subi d'autres conséquences, tant dans leur pays qu'à l'étranger".

"Rappelons-nous que, comme dans le reste du monde, le virus et ses effets dévastateurs n'ont pas diminué. Il est donc nécessaire de continuer à suivre les protocoles sanitaires de base que sont le lavage des mains, le port de masques et la distanciation sociale jusqu'à ce qu'une solution globale définitive soit trouvée", demandent instamment les membres de CABICOL dans leur message collectif.