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Inspirés par le Kenya, les dirigeants religieux du Malawi proposent une "poignée de main" à leurs principaux rivaux politiques

Une équipe de médiation au Malawi rencontre le président Peter Mutharika pour un dialogue en faveur de la paix Domaine Public Une équipe de médiation au Malawi rencontre le président Peter Mutharika pour un dialogue en faveur de la paix
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La décision inattendue prise en mars 2018 par le président kenyan Uhuru Kenyatta et le chef principal de la coalition d'opposition Raila Odinga de mettre leurs divergences de côté et de s'unir par une "poignée de main" qui a permis de rétablir la paix dans ce pays d'Afrique orientale après des mois de divisions politiques après les élections, a inspiré les dirigeants religieux au Malawi.

Les chefs religieux qui se sont réunis pour trouver des moyens de rétablir la paix appellent les rivaux politiques de leur pays à s'unir afin de remettre sur pied ce pays enclavé du sud-est de l'Afrique qui connaît des mois de troubles après les élections.

"Nous encourageons une "poignée de main" entre le gouvernement et les autres dirigeants des partis politiques", a déclaré à ACI Afrique le président de l'équipe de médiation au Malawi, Mgr Thomas Luke Msusa.

"Nous voulons que les dirigeants politiques prennent l'exemple de la poignée de main qui a été faite au Kenya pour aider le pays ", a ajouté Mgr Msusa, rappelant la cessation des hostilités à la suite de la réunion des principaux rivaux politiques du Kenya après deux élections contestées en 2017.

Le Malawi a été témoin de divisions et de troubles qui prennent la forme de violence à la suite des élections contestées du 21 mai qui ont vu la Commission électorale du Malawi (CEM) déclarer  vainqueur le président sortant Peter Mutharika avec une faible marge.

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"Nous essayons d'avoir un dialogue avec le gouvernement et les chefs des autres partis politiques, mais c'est très lent ", a dit Mgr Msusa.

"Je sais que cela prend du temps, mais nous espérons que, grâce à ce dialogue, le pays connaîtra à nouveau la paix", a déclaré le prélat, exprimant la nécessité d'encourager la recherche de bases communes entre les différents dirigeants des partis, guidés par ce qui unit plus que ce qui divise.

L'équipe de médiation qui dirige le processus de dialogue est composée de trois représentants de la foi islamique, de trois représentants du Conseil des Églises du Malawi et de l'Église catholique représentée par Mgr Msusa.

Le Public Affairs Committee (PAC), qui est l'organisme mère de toutes les religions au Malawi, a nommé les différents représentants religieux. Le directeur exécutif du PAC fait partie de l'équipe de médiation.

"Nous avons terminé le premier cycle de dialogue, nous avons rencontré la commission des droits de l'homme, les dirigeants des trois principaux partis, chacun de son côté, puis nous avons rencontré le président", a déclaré Mgr Msusa à ACI Afrique en parlant des parties prenantes dans les efforts de médiation de paix au Malawi et a ajouté, "chaque groupe a expliqué pourquoi il manifestait et pourquoi il n'était pas content".

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Une préoccupation commune étant le processus électoral supervisé par la Commission électorale du Malawi (MEC). Le prélat du Malawi l’a confirmé : " Tous les partis ont fait part de leurs préoccupations et il en ressort que certaines personnes estiment que les élections n'ont pas été très bien gérées, qu'il y avait trop de fraude et que la Commission électorale n'a pas suivi les autres lois qui étaient censées être appliquées".

"Les autres partis politiques ne le reconnaissent pas (le président Mutharika) comme président du pays, mais comme président du Parti démocratique progressiste (DPP) ", a déclaré Mgr Msusa.

Rendant compte des résultats des réunions précédentes, il a déclaré : "Nous avons compilé les réactions que nous avons reçues lors du premier cycle de dialogue de toutes les parties, les droits de l'homme et le président. Nous avons donné à chaque parti, même au président, l'exemplaire compilé à examiner."

"Dans le deuxième tour, nous allons inviter deux dirigeants de chaque parti qui vont se rencontrer et régler les questions à discuter ou non à partir de ce que nous (l'équipe de médiation) avons compilé ", a révélé et ajouté Mgr Msusa, " après quoi nous trouverons un endroit neutre où le président du pays et les présidents des autres partis pourront se rencontrer et se rencontrer ".

"En plus de rencontrer le président et d'autres dirigeants politiques, l'équipe de médiation a également rencontré la Commission électorale qui gérait les élections ", a-t-il précisé.

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C'est la première fois que le Malawi subit des violences post-électorales, a confirmé l'archevêque : "Nous avons tenu pour acquis que le Malawi est le cœur chaud de l'Afrique... c'est un réveil que nous ne devrions pas tenir pour acquis, surtout maintenant que 60% de la population sont des jeunes sans emploi qui veulent participer à ces guerres publiques, c'est vraiment un appel à l'action au Malawi".

Le jugement sur les résultats contestés des élections, qui est toujours devant les tribunaux, devrait être rendu en décembre.