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La sorcellerie mine la foi chrétienne et fracture la vie communautaire, alerte un évêque catholique en Angola

Mgr Pio Hipunyati, évêque du diocèse catholique d’Ondjiva en Angola, a mis en garde contre les dangers liés à la croyance en la sorcellerie, affirmant que ces croyances constituent une menace directe pour la foi chrétienne et l’unité de la vie communautaire.

S’exprimant à la clôture d’un séminaire de deux jours destiné aux agents pastoraux de son diocèse, Mgr Hipunyati a qualifié la croyance en la sorcellerie d’« esprit du mal et incarnation du mal ».

« Croire à la sorcellerie, c’est manquer de foi. Se laisser guider par les sorciers, c’est précisément abandonner la foi », a-t-il déclaré lors de l’événement du 2 août.

Il a ajouté : « La sorcellerie provoque douleurs et haines dans les familles, perturbe les relations familiales et nuit à la vie communautaire. »

L’évêque a interrogé : « Combien de familles ont été détruites à cause des croyances en la sorcellerie ? »

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Mgr Hipunyati a souligné que cette question nécessite une réflexion profonde en raison de son impact sur la maturité de la foi chrétienne et l’harmonie sociale.

Il a noté que les accusations de sorcellerie visent souvent des personnes qui réussissent, motivées par l’envie et des soupçons infondés.

« Ceux qu’on accuse de sorcellerie sont toujours des personnes qui réussissent. Avez-vous déjà vu un pauvre accusé d’être sorcier ? », a-t-il lancé.

Et de poursuivre : « La persistance de la croyance en la sorcellerie montre que beaucoup de chrétiens n’ont pas encore développé une foi ferme et assurée. Cette attitude affaiblit le témoignage chrétien. »

« Sommes-nous vraiment une communauté évangélisée ? Avons-nous véritablement renoncé à Satan ? Et si oui, pourquoi croyons-nous encore à la sorcellerie ? Une communauté qui croit à la sorcellerie est immature, non seulement dans la foi mais aussi dans son humanité. Elle est prisonnière de la peur, dépendante, incapable de vivre dans la paix », a-t-il déclaré.

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Il a appelé à une pratique authentique de la foi, fondée sur la confiance en Christ et la puissance des sacrements : « Le chrétien doit fuir le péché et le mal, y compris la croyance en la sorcellerie. Les sacrements fortifient la foi ; ils ne sont pas de simples rites sociaux. Les recevoir engage à vivre selon la foi. Les sacrements sont des actes de foi, célébrés et vécus dans la foi. »

Au-delà de la dénonciation de la sorcellerie, Mgr Hipunyati a abordé le rapport entre foi et culture, soulignant que l’évangélisation doit transformer les traditions locales négatives.

« La Bonne Nouvelle du salut, offerte à tous, doit éclairer et purifier nos cultures. La joie de l’Évangile doit nous libérer des aspects néfastes de nos traditions », a-t-il dit.

L’évêque a attiré l’attention sur certaines pratiques culturelles portant atteinte à la dignité humaine et qui nécessitent une purification à la lumière de l’Évangile pour favoriser une vie chrétienne libératrice.

Un autre défi pastoral évoqué fut le soutien matériel de l’Église et de ses structures.

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Mgr Hipunyati a souligné l’importance de fournir à l’Église — y compris les paroisses, les prêtres, les congrégations religieuses et les missionnaires — les ressources nécessaires à l’accomplissement de sa mission.

« L’Église doit disposer de moyens de transport, de logements, d’écoles, de postes de santé et d’autres infrastructures pour promouvoir le développement humain », a-t-il affirmé.

Il a enfin invité les fidèles à observer avec responsabilité le cinquième commandement de l’Église, qui concerne la contribution aux besoins matériels de l’Église.

« Cet engagement est étroitement lié à la maturité de la foi et à la coresponsabilité dans la mission », a-t-il conclu.

João Vissesse