Les évêques de la province d’Ibadan au Nigéria échangent avec les religieuses dans le cadre d'un dialogue synodal

Lors de la session d’écoute du 12 août, à laquelle ont participé des religieuses de 12 congrégations, les évêques ont reconnu individuellement que, bien que l’Église connaisse une croissance pastorale, elle continue de faire face à de nombreux défis.

« Ils ont admis que cette rencontre vise à renforcer leur détermination avec les religieuses pour aborder collectivement les défis anciens et nouveaux dans l’Église. C’est une reconnaissance du rôle important que jouent les religieuses dans la vie de l’Église, des familles et de la société, en particulier dans la Province d’Ibadan », a déclaré Mgr Badejo.

L’un d’eux a été cité en disant : « Nous devons trouver tous les moyens pour soutenir la dignité et l’intégrité de l’Église du Christ qui nous a été transmise au fil du temps. »

Certains évêques ont insisté sur le fait qu’« une compréhension adéquate de l’ecclésiologie doit être intégrée dans la formation des prêtres et des religieux afin de garantir une spiritualité authentique, car celle-ci découle effectivement de l’ecclésiologie ».

« Cela implique également une appréciation et un soutien de la vie communautaire, vécue comme frères et sœurs, pour préserver la santé spirituelle des prêtres et religieux. Tout cela, combiné à un leadership visionnaire et courageux, découragera le développement de pratiques spirituelles et pastorales étrangères et nuisibles à la foi catholique », a expliqué l’évêque nigérian.

Il a souligné que les religieuses ont été « invitées à mieux exploiter les espaces éducatifs et de santé qu’elles dirigent dans l’Église, comme les hôpitaux et les écoles, pour proposer une catéchèse multimédia et une spiritualité catholique afin d’évangéliser ceux qu’elles rencontrent quotidiennement ».

L’accompagnement post-maritale des jeunes a également été identifié comme un domaine nécessitant davantage d’attention de la part des pasteurs et des religieuses pour aider les jeunes mariés à relever les défis de leur vie de catholiques, a indiqué Mgr Badejo.

Les évêques de la Province d’Ibadan ont aussi insisté sur l’importance de l’apostolat des jeunes, soulignant la nécessité de « planifier avec et travailler avec » les jeunes, plutôt que de planifier pour eux.

« Une attitude de don et de réciprocité est indispensable pour exploiter au maximum la capacité des jeunes à s’auto-mobiliser pour des objectifs positifs », a ajouté Mgr Badejo, précisant que ces stratégies doivent être adaptées selon que les jeunes vivent en milieu rural ou urbain.

Pour leur part, les Supérieures religieuses, présentes personnellement ou par représentants, ont accueilli favorablement l’invitation à discuter des priorités missionnaires.

Elles ont « mis en lumière certaines préoccupations dans leur apostolat, notamment des difficultés liées à la catéchèse des jeunes et à l’environnement religieux général, devenu plus libéral que jamais », a précisé l’évêque.

Elles ont également exprimé des inquiétudes sur la manière d’être des « pèlerins de l’espérance » efficaces lorsqu’elles manquent de moyens matériels pour réellement donner de l’espoir, sur les tentatives excessives d’inculturation et d’innovation par certains prêtres dans certains aspects du culte, et sur l’équilibre des relations dans le ministère collaboratif impliquant prêtres et religieuses.

Les Supérieures ont demandé aux évêques de « contrôler certains excès liturgiques manifestés par certains individus et sous diverses formes, car ils nuisent à la foi du peuple et même des religieuses ».

Mgr Badejo a noté que « ces questions ont été abordées au niveau de la conférence nationale des évêques mais doivent être rendues plus effectives au niveau provincial ».

Les religieuses ont aussi appelé les évêques à « prêter attention à la prolifération des congrégations religieuses, dont certaines ont peu ou pas de formation structurée ni de vie communautaire ».

« Certaines mènent leur vie religieuse spéculative avec peu ou pas de contrôle ecclésial tout en ternissant le nom d’autres religieuses aux yeux des fidèles, qui les considèrent innocemment comme appartenant toutes au même ensemble. De telles tendances, si elles sont laissées se développer, mettent en danger la mission même de l’Église », a-t-il ajouté.

Enfin, les religieuses ont exprimé le souhait « d’organiser d’autres rencontres entre les Supérieures majeures et les évêques de la Province afin de régler des questions encore plus sensibles pour une vie pastorale améliorée dans l’Église ».