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Assurez-vous que la voix de l’Église soit «claire» : un évêque au lancement de la politique de communication de l’AMECEA

La politique de communication décennale dévoilée par l’Association des Conférences Épiscopales Membres d’Afrique de l’Est (AMECEA) doit façonner les communicateurs catholiques de la région en de meilleurs professionnels, capables de communiquer avec clarté et compassion, a déclaré le Président de la Commission pour les Communications Sociales de la Conférence des Évêques Catholiques du Kenya (KCCB).

Dans son discours-programme lors du lancement qui s’est tenu le lundi 18 août au Centre Allamano, à Westlands, dans l’Archidiocèse de Nairobi (ADN) au Kenya, Mgr Wallace Ng’ang’a Gachihi a souligné la nécessité pour l’Église dans la région AMECEA d’être une voix qui unit et guérit plutôt que de causer du tort.

« La politique de communication de l’AMECEA que nous lançons aujourd’hui doit façonner la voix de l’Église de demain », a déclaré Mgr Wallace.

Mgr Wallace Ng’ang’a Gachihi. Crédit : ACI Afrique

Il a lancé cet appel : « Assurons-nous que la voix de l’Église soit claire et compatissante. Une voix qui construit des ponts plutôt que des murs ; une voix qui guérit plutôt que de créer des blessures. Et une voix qui invite plutôt qu’exclure. »

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« Que nos mots soient peu nombreux mais significatifs. Notre présence, authentique mais transformative. Et nos politiques, pratiques mais prophétiques », a ajouté l’Ordinaire du diocèse aux Armées du Kenya lors de l’événement où l’AMECEA a également lancé son application numérique destinée à relier les 66 radios catholiques et les six chaînes de télévision de la région.

La politique 2025-2035 a été élaborée pour donner une orientation à la communication de l’Église dans la région AMECEA.

Dans son discours, le Secrétaire général de l’AMECEA, le Père Anthony Makunde, a souligné la nécessité d’harmoniser la communication de l’Église en Afrique de l’Est « afin que les différentes plateformes ne fonctionnent pas comme des entités fragmentées ».

P. Anthony Makunde. Crédit : ACI Afrique

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« La politique donne une direction », a déclaré le P. Makunde au sujet du document conçu pour l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, le Malawi, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie. Le document vise également les membres affiliés de l’AMECEA, Djibouti et la Somalie.

La politique, a-t-il ajouté, « empêche la fragmentation et garantit que notre communication reflétera l’Évangile à travers la vérité, la justice, l’amour et le respect de la dignité humaine ».

« De cette façon, la communication au sein de l’AMECEA sera harmonisée. Non pas improvisée mais intentionnelle, et non pas réactive mais prophétique », a-t-il déclaré.

Le Secrétaire général de l’AMECEA a exprimé son optimisme que la politique lancée servirait de point de référence pour les Conférences épiscopales membres et les Sièges épiscopaux dans l’élaboration ou la mise à jour de leurs propres politiques nationales et systémiques de communication.

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Dans son intervention, le Coordinateur du Département des Communications sociales de l’AMECEA, le Père Andrew Kaufa, a souligné la nécessité pour les communications catholiques d’être au même niveau que les autres en matière d’avancées technologiques.

P. Andrew Kaufa. Crédit : ACI Afrique

« L’Église se trouve dans un environnement numérique où les méthodes de connexion, d’information et d’élévation des communautés évoluent rapidement », a déclaré le P. Kaufa.

Ce Missionnaire de la Compagnie de Marie (SMM), également appelés Missionnaires Montfortains, originaire du Malawi, a ajouté que l’Église catholique, guidée par le Dicastère pour la Communication du Vatican, « nous rappelle que, tandis que ces changements ont lieu, l’Église ne peut pas se permettre de vivre en étrangère dans l’environnement numérique ».

« Nous avons l’obligation de veiller à ce que nos Conférences épiscopales ne soient pas laissées pour compte en matière de progrès technologique », a-t-il affirmé.

Dans un entretien avec ACI Afrique en marge du lancement du 18 août, le P. Kaufa a souligné que de nombreux changements avaient eu lieu depuis la dernière politique de communication de l’AMECEA élaborée en 2007.

La politique développée il y a près de deux décennies, a-t-il expliqué, portait principalement sur la nouveauté de l’époque : les radios catholiques.

« Depuis 2007, il y a eu énormément de changements technologiques. Les réseaux sociaux n’en étaient qu’à leurs débuts. Il n’existait pratiquement pas de chaînes catholiques de télévision. L’intelligence artificielle n’existait pas », a-t-il noté, ajoutant : « Cette nouvelle politique devait donc aborder tous ces nouveaux développements. »

Dans son discours-programme, Mgr Wallace a évoqué la nécessité pour l’Église dans la région AMECEA d’aligner ses stratégies de communication sur les exigences du paysage médiatique actuel.

L’évêque kényan, qui a commencé son ministère épiscopal en avril 2024 comme l’un des trois évêques auxiliaires de l’ADN, a relevé que la communication « n’est plus seulement un outil de partage d’informations ».

« Comme le pape François nous l’a rappelé, la communication est devenue une nouvelle culture de rencontre et de connectivité. Dans ce paysage numérique en évolution rapide, la nécessité de politiques de communication solides n’a jamais été aussi urgente ni essentielle », a-t-il déclaré, ajoutant que la politique de communication de l’AMECEA 2025-2035 « reconnaît que nous ne pouvons pas nous permettre de vivre en étrangers dans l’environnement numérique ».

Mgr Wallace a appelé les communicateurs catholiques de l’AMECEA à ne pas considérer les politiques comme des « obstacles bureaucratiques » mais comme des réformes libératrices.

Pour les communicateurs catholiques, en particulier ceux qui servent dans les diocèses et les Conférences épiscopales, les politiques les aident à « se préparer aux tempêtes, en nous aidant à répondre de manière professionnelle et en temps voulu à la désinformation », a-t-il indiqué.

Les politiques de communication, a-t-il poursuivi, préparent également les communicateurs à gérer les scandales et à « maintenir la crédibilité lorsque les vagues sont les plus fortes », a affirmé le président de la Commission pour la Communication sociale de la KCCB.

Concernant la protection, il a déclaré que les politiques de communication aident à protéger les enfants et les adultes vulnérables.

« La politique de l’AMECEA souligne que la protection n’est pas simplement une obligation procédurale, mais une expression fondamentale de la mission de l’Église de protéger, de respecter et de défendre l’intégrité de chaque personne », a affirmé l’évêque kényan.

Il a ajouté : « À une époque où les préjudices numériques peuvent se répandre plus vite qu’un feu de brousse, nos politiques de communication deviennent des boucliers protégeant les plus vulnérables. »

Dans son discours, Mgr Wallace a en outre rappelé aux communicateurs catholiques que l’évolution de l’environnement de la communication et des médias ne signifie pas qu’il faille choisir entre « la sagesse ancienne et les outils modernes » mais unir les deux.

« Nous sommes rappelés au fait que l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine doivent travailler en harmonie, au service de l’humanité et non pour la dominer », a-t-il affirmé.

Mgr Wallace a exhorté : « Accueillons la technologie numérique avec sagesse. N’ayons pas peur de ces nouvelles inventions technologiques, mais utilisons-les plutôt pour la création de contenu, pour la traduction et l’analyse de données, tout en conservant la touche humaine qui rend notre message évangélique authentique. »

Agnes Aineah