Face à ce défi, en particulier sur le territoire de son diocèse, Mgr Nyodho lance un appel à l'aide pour faire connaître l'inondation et ses effets dans le monde entier.
"En tant qu'évêque, j'appelle le gouvernement du Soudan du Sud et de l'état du nord de Liech et d'autres endroits, à venir parler de ce problème des inondations ; c'est déjà quelque chose qui affecte la vie des gens", a-t-il dit en faisant référence au gouvernement local et a ajouté :"Les gens ne devraient pas se taire, si vous êtes incapable de le faire, venez en parler pour que quiconque de bonne volonté puisse intervenir et aider".
Il sollicite l'aide de la communauté internationale dans son ensemble pour " aider les personnes qui souffrent dans ces endroits " dévastés par les inondations.
"Je lance un appel à la communauté internationale, au peuple du Sud-Soudan et à toutes les personnes de bonne volonté pour qu'ils viennent à la rescousse du peuple du Sud-Soudan en cas de catastrophe naturelle due aux inondations, a dit Mgr Nyodho.
"Même quelques ONG qui y travaillaient ont été évacuées vers Malakal et certaines ont même atteint Juba. Où peuvent aller les gens normaux qui ne peuvent pas être évacués ? Les ONG ne peuvent pas opérer dans l'eau. Qu'allons-nous faire de ces gens qui restent derrière ? s’interroge l'évêque.
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Tout ce que les dirigeants semblent faire, c'est d'alerter sur les inondations, " que les gens devraient venir sauver les gens autour de Mayom et d'autres endroits qui sont touchés à Maban, Akobo, Lou Nuer et Pibor ", a dit Mgr Nyodho en exprimant la nature répandue des inondations et la nécessité d'une intervention des personnes et entités ayant des moyens.
La dernière fois que la région a été inondée, c'était en 2008, a dit Mgr Nyodho, citant un "prêtre qui est resté autour de Mayom".
Si les inondations se poursuivent, pense l'évêque, la morosité actuelle continuera, si l'on considère que "les récoltes sont détruites, les lieux sont détruits, ils ont déjà fui certains des lieux".
Il ajoute : "Nous ne pouvons même pas parler de l'avenir, car les gens souffrent déjà aujourd'hui. Mais la question est de savoir comment venir en aide à ces gens et comment les aider parce que si nous attendons plus longtemps, le problème pourrait s'aggraver et des gens pourraient perdre la vie."
L'évêque du Soudan du Sud a exprimé sa crainte de voir beaucoup plus de gens dire : " Avec l'eau et toutes ces choses, tôt ou tard, les maladies transmises par l'eau vont arriver et affecteront les humains, le bétail et la faune dans cette région. Si leurs récoltes et leurs animaux sont détruits, il n'y aura plus de vie dont on pourra parler."
Tout comme Job dans les Saintes Écritures qui a connu la souffrance "sans raison", a dit Mgr Nyodho, le peuple de Dieu dans son diocèse de Malakal semble interroger Dieu, pensant que "Dieu l'a abandonné".
Toujours comme Job, a dit le prélat du Soudan du Sud, les enfants de Dieu dans son diocèse ont gardé la foi, s'efforçant "de persévérer, prier et confier leur vie entre les mains du même Dieu".
"L'Église du diocèse de Malakal est toujours très vulnérable à cause des nombreuses destructions qui ont eu lieu pendant la guerre", a dit Mgr Nyodho.
Au sujet d'une solution durable aux défis qui assaillent le pays le plus récent du monde, Mgr Nyodho a déclaré : "Tout dépend de la paix, si la paix est mise en œuvre et se concrétise, elle peut aider. Avec la paix, des stratégies peuvent être élaborées pour contrôler toutes ces catastrophes naturelles, mais aujourd'hui, les gens sont toujours dans une situation de guerre."
Nous espérons que le gouvernement sera formé et que la paix sera rétablie pour que les gens passent à une autre étape du développement, à savoir la reconstruction de ce qui a été détruit, y compris ces catastrophes naturelles ", a-t-il conclu. Nous prions pour que la paix vienne pour que les gens puissent planifier pour l'avenir, sinon les gens survivent quotidiennement."
Alors que le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et le chef d'un groupe rebelle, Riek Machar, devraient former un gouvernement d'unité dans le cadre du gouvernement de transition revitalisé d'unité nationale le 12 novembre, cet espoir de paix ne semble pas simple, d'après un rapport.
Le Conseil de sécurité de l'ONU insiste pour que " les parties du Soudan du Sud forment un gouvernement d'unité avant le 12 novembre sans délai ", a rapporté Radio Tamazuj.