Plan pour avancer la canonisation d’un catéchiste mozambicain mort pour sauver des villageois

Mettant en avant la dévotion populaire déjà existante, il a précisé : « Ils sont profondément aimés, rappelés, et même vénérés, avec des pèlerinages fréquents sur leurs tombes par des fidèles qui viennent prier. Il est donc nécessaire d’entamer ces processus, surtout parce qu’ils sont deux martyrs, deux grands martyrs. »

Selon l’AED, l’Église doit seulement attendre les cinq années requises pour ouvrir le procès en béatification par martyre de Sœur Maria.

Mgr Aréjula a toutefois assuré que, dès l’année prochaine, les travaux préparatoires commenceront afin que tout soit prêt pour le processus prévu en 2027. Il souhaite « faire avancer simultanément le procès de béatification du catéchiste Cipriano, lui aussi martyr dans le diocèse ».

Né dans une famille musulmane, Cipriano s’était converti au christianisme et était devenu catéchiste. Il exerçait ce ministère à une époque où la guerre civile plongeait le Mozambique dans une grave crise humanitaire.

Père de sept enfants, il était un modèle pour ses collègues, risquant sa vie pour l’apostolat en pleine guerre. Il cherchait à rester proche du peuple, parlant de l’Évangile dans la langue locale et encourageant chacun à vivre sa foi avec fidélité malgré la guerre, la faim et les difficultés.

Cipriano fut assassiné le 28 août 1984 lorsque des guérilleros firent irruption dans son village pour identifier les partisans du gouvernement. Conscient des conséquences, il ne trahit personne.

« Pour la communauté locale, Cipriano est déjà un saint, un homme qui a donné sa vie pour sauver ses frères », souligne le documentaire du CRTN.

Le même sentiment prévaut pour Sœur Maria de Coppi. « Pour le peuple, elle est déjà une sainte », affirme Mgr Aréjula dans son entretien avec l’AED.

Âgée de 83 ans, la religieuse italienne fut tuée par balles dans la nuit du 6 septembre 2022, lors de l’attaque terroriste de la mission de Chipene, dans le diocèse de Nacala.

« Sœur Maria est l’exemple d’une mère, d’une femme de bien, d’une femme sainte qui a toujours été très proche du peuple. Les gens ressentent profondément sa perte et considèrent qu’elle est vraiment une sainte », a déclaré l’évêque de Nacala.