Il a averti que la véritable réconciliation va au-delà des discours : « Il ne suffit pas d’avoir fait taire les armes ; nous devons aussi faire taire la haine et cultiver une culture de reconnexion. La réconciliation commence dans le cœur de chaque citoyen, dans nos foyers, nos communautés et nos institutions. C’est un impératif moral, spirituel et historique. »
S’adressant aux autorités, aux responsables politiques, aux représentants de l’Église et à la société civile, l’archevêque de Saurimo a affirmé que le jubilé est un moment d’introspection.
« Nous ne pouvons pas célébrer uniquement avec des discours. C’est le moment de nous examiner comme nation, de reconnaître les erreurs, de pardonner et de proposer un nouveau contrat social qui inclut tout le monde, en particulier ceux qui ont été historiquement marginalisés », a-t-il déclaré.
À propos de l’ouverture symbolique du Congrès national de réconciliation prévue du 29 au 31 octobre, il a rappelé : « L’indépendance a été une conquête, mais la paix demeure un projet encore à consolider entre Angolais. La réconciliation n’est pas un luxe, c’est une nécessité. C’est la seule voie vers la cohésion nationale, le développement durable et la justice sociale. »
Il a identifié les obstacles à la paix : exclusion sociale, discours de haine, impunité et méfiance institutionnelle, exhortant à « abandonner la logique des vainqueurs et des vaincus ».
« L’Angola appartient à tous ses enfants. La justice réparatrice doit remplacer la rhétorique clivante. Le temps est venu de nous reconnaître non comme des adversaires mais comme des frères cherchant à reconstruire ensemble la patrie que nous avons héritée et que nous laisserons en héritage », a insisté le président de la CEAST.
Soulignant la réconciliation comme une responsabilité collective, le prélat a poursuivi : « La réconciliation nationale n’est pas la tâche exclusive de l’Église. C’est la mission de tous : hommes politiques, leaders communautaires, entrepreneurs, jeunes, femmes, universitaires, artistes — tout le monde. Nous avons besoin d’un nouveau pacte d’espérance avec Dieu et avec nos frères. »
Mgr Imbamba a invité tous les secteurs de la société à participer au Congrès national de réconciliation : « Nous invitons chaque secteur social à vivre son propre jubilé. Ce congrès sera l’aboutissement d’un chemin de vérité, de pardon et d’engagement. Tout le monde est appelé à participer ; personne ne doit être laissé de côté. »
Il a dénoncé l’avidité, la corruption et l’égoïsme comme des obstacles à la paix.
« Ces maux rongent la dignité humaine et empêchent un partage équitable des ressources. Nous avons besoin de responsables et de dirigeants engagés pour le bien commun. Tous ceux qui détiennent des responsabilités publiques doivent faire leur propre examen de conscience », a-t-il averti.