Faisons de 2025-2026 « l'année pastorale de l'espoir et de la paix » : un évêque catholique en RDC

Il met en garde contre les discours de haine et les divisions tribales, exhortant les chrétiens à redécouvrir l’espérance à travers la justice, la réconciliation et les initiatives de paix.

« L’espérance se manifeste aussi dans le désir de vivre ensemble dans la fraternité, sans distinction de tribu, de langue ou de classe sociale. C’est pourquoi, en ces temps difficiles de conflit à Uvira, la fraternité doit devenir le nouveau nom de la paix », écrit Mgr Muyengo dans la lettre datée du 10 octobre.

Il appelle le peuple de Dieu à rejeter « tout discours incitant à la haine ou à la discrimination », tout en restant vigilant face à « toute tentative de balkaniser notre pays ou de nous dominer sous prétexte de libération ».

« Nous ne devons pas céder au nationalisme fanatique de ceux qui sacrifient notre peuple pour des intérêts égoïstes de pouvoir et de richesse », ajoute-t-il.

Mgr Muyengo souligne que « le plus grand scandale parmi nous, chrétiens, a toujours été la division, signe de l’absence d’un véritable amour », une division qui détruit la paix dans les familles, la société et l’Église.

Il affirme que la cause profonde de la souffrance du pays est le « manque d’amour — amour pour notre patrie et les uns pour les autres. »

« On ne prend pas les armes contre son propre peuple ou sa propre nation, sauf pour la défendre », déclare l’évêque d’Uvira, condamnant ceux qui privilégient le gain personnel au détriment de l’unité nationale.

S’adressant à l’armée nationale et aux milices locales, il lance un appel à l’unité et à la discipline :

« S’ils combattent réellement pour la même cause — la protection de notre peuple et de notre terre — qu’ils travaillent ensemble dans ce sens, car autrement, leur sacrifice perd toute signification », écrit Mgr Muyengo.

Il supplie : « Ne maltraitez pas, ne tuez pas, ne violez pas et ne pillez pas le peuple même pour lequel vous avez accepté de verser votre sang afin de défendre sa vie. »

S’adressant aux jeunes, Mgr Muyengo les qualifie d’« espérance de la paix » et invite la commission diocésaine de la jeunesse à investir dans leur formation à travers les chorales, les groupes de prière et l’éducation morale.

« Les jeunes, qui sont l’avenir de la nation, doivent devenir l’espérance de la paix dans notre société. Celui qui désire la paix ne doit pas se préparer à la guerre, mais préparer la paix, qui commence dans le cœur », dit-il.

Il poursuit : « Oui, nous pouvons bâtir la paix, nous pouvons vivre la fraternité, nous pouvons nous aimer les uns les autres et aimer notre pays. »

Mgr Muyengo exhorte le peuple de Dieu à poursuivre le programme de l’Année jubilaire jusqu’à sa conclusion en janvier 2026, en encourageant les pèlerinages à travers la Porte Sainte.

Il invite les catholiques à prier pour la paix en RDC et dans le monde : « Avec espérance, prions pour la paix dans notre pays et dans le monde — afin que ceux qui gouvernent œuvrent à une plus grande paix et fraternité entre les peuples et les nations. »

Il félicite également tous les groupes marials célébrant leur jubilé, invoquant l’intercession de Marie, Notre-Dame de la Paix et du Rosaire, pour les régions en proie aux conflits, notamment « la Palestine, Israël, le Soudan et notre propre République Démocratique du Congo. »

« Que la lumière de l’espérance chrétienne illumine chaque homme et chaque femme comme un message de l’amour de Dieu pour tous », implore Mgr Muyengo.