"Nous faisons en sorte que les gens aient un peu confiance en eux-mêmes et en la société ", a déclaré Mgr Nkea à ACI Afrique à Nairobi mercredi dernier, où il participait à la conférence continentale sur les traumatismes parmi le personnel ecclésiastique.
Le diocèse de Mamfé a aussi le défi pastoral de s'occuper du nombre important de personnes déplacées l'intérieur du pays (PDI) ainsi que de celles qui ont fui vers le Nigéria voisin comme réfugiés et qui dépendent toujours du soutien du Cameroun.
"Il y a beaucoup d'instabilité en ce qui concerne la population, beaucoup de gens se sont enfuis, certains sont partis au Nigéria comme réfugiés, d'autres se sont réfugiés dans la brousse", a dit Mgr Nkea.
"Les personnes déplacées sont nombreuses. Si vous allez au camp de réfugiés par exemple à Ogoja (une zone gouvernementale locale dans l'État de Cross River au Nigéria), il y a environ 5000 personnes ou plus," explique-t-il et se demande : "Comment pouvez-vous nourrir 5000 personnes chaque jour ?"
Il a raconté l'intervention de l'Église en disant : "Nous avons encore ces problèmes d'apporter de la nourriture aux différentes communautés et d'apporter des médicaments à ceux qui sont malades.
"Malgré les obstacles, malgré le danger pour notre propre vie, nous persévérons pour y rester comme un signe d'espérance pour le peuple", a-t-il dit et ajouté, "Si l'Église disparaît aussi, alors le peuple ne sera pas seulement comme des brebis sans berger, mais comme s'il avait perdu le dernier rayon de l'espérance qu'il avait".
Selon l'Unicef, plus de 80 % des écoles ont été fermées à cause de la crise anglophone, privant plus de 600 000 enfants d'accès à l'éducation.
Commentant le défi avec les écoles de son diocèse de Mamfé, Mgr Nkea affirme : "Je dirais que dans la ville de Mamfé mes écoles fonctionnent. Mon école primaire Saint-Joseph a plus de 500 enfants, bien que ce ne soit pas facile ; les garçons (les combattants séparatistes) nous menacent tous les jours de fermer l'école, mais nous ne pouvons pas, nous devons continuer".
«Les enfants ne peuvent pas aller à l’école depuis trois ans. C’est la quatrième année et nous ne parlons toujours pas d’école», a-t-il déclaré, évoquant les efforts déployés pour maintenir les enfants à l’école. «Dans certaines zones où les routes sont complètement bloquées, Les écoles sont toutes fermées.
Soulignant le défi de l'insécurité et son impact sur le ministère de l'Église locale, Mgr Nkea a dit : "Depuis deux ans maintenant, je ne fais plus de visites pastorales régulières. J'avais l'habitude de faire le tour des paroisses, mais maintenant à cause de l'insécurité, certaines routes sont complètement bloquées, certains ponts ont été coupés."