Le diocèse de Malakal au Soudan du Sud construit un bateau pour remédier à la mauvaise qualité des transports

"Auparavant, nous prenions certains de nos matériaux de construction à Juba, et les apporter ici était très coûteux, presque le double du prix que nous allons maintenant payer", a déclaré l'évêque du Soudan du Sud, ajoutant que le seul défi que pourrait se poser au bateau est le coût du carburant.

L'Ordinaire de Malakal a expliqué les difficultés qu'il avait rencontrées avec les mauvaises structures routières au Soudan du Sud, et en particulier dans son diocèse.

"Si je dois aller à la ville de Bor, je dois d'abord venir de Malakal à Juba et ensuite prendre un avion pour Bor et pour revenir à Malakal, je dois venir à Juba," a-t-il raconté, avant d’expliquer, "Une majorité de nos transports se fait par voie fluviale. Même les Nations unies et les autres organisations travaillant à Malakal utilisent toutes le transport fluvial pour apporter de la nourriture aux personnes déplacées".

L'état déplorable des routes du diocèse de Malakal, a déclaré Mgr Nyodho, a rendu difficile pour les prêtres de mener leurs activités pastorales avec facilité, une situation qui souligne la nécessité pour le diocèse d'avoir son propre bateau pour éviter les coûts énormes encourus pour payer le transport par eau qui est le mode de transport le plus pratique dans la région.

"Si l'on doit louer un gros bateau juste pour une journée, ce ne sera pas pour moins de mille dollars américains", a-t-il déclaré.

Bien que le ravitaillement du bateau soit relativement cher, soit 20 barils pour aller de Juba à Malakal, l'évêque considère que c'est un problème moins important en disant : "La priorité est de posséder un bateau privé pour notre diocèse".

"La construction de notre bateau cargo va coûter près de 50 000 dollars américains. Le soutien est venu de certains partenaires du diocèse, des donateurs, qui nous ont aidés à le faire, en plus d'une contribution du diocèse", a-t-il déclaré.

Mgr Nyodho pense que le bateau nouvellement construit aidera le diocèse pendant plusieurs années dans le domaine de la pastorale et dans le transport des services humanitaires des organisations caritatives.

"A Malakal, si nous devons aller célébrer la messe dans des endroits comme Nassir, nous pouvons transporter nos chaises et nos tentes depuis Malakal pour les utiliser sur place", a déclaré l'évêque à ACI Afrique avant de poursuivre, "Le bateau est à la fois pour le travail pastoral et humanitaire".

En raison du conflit au Soudan du Sud, en particulier dans les 15 paroisses du diocèse de Malakal, les forces rebelles et gouvernementales ont pillé plusieurs voitures, laissant les prêtres "faire le tour de toute la paroisse à pied, passant 3 à 4 heures à visiter les chapelles", a déclaré le prélat de 47 ans.

"Avec la guerre qui a eu lieu, nous avons perdu à Malakal plus de 30 voitures en tant que diocèse dans toutes nos paroisses à Bor, Unity state et Malakal et n'avons pas été retrouvées jusqu'à présent", a-t-il déclaré à ACI Afrique le 28 septembre.

Il a ajouté : "Au moment où je vous parle, nous n'avons qu'une seule voiture à Malakal que nous utilisons et nous ne pouvons pas sortir de la ville en raison de l'absence de routes. ”

"Tous les prêtres du diocèse de Malakal marchent à pied simplement parce qu'ils aiment leur ministère, leur peuple et qu'ils veulent fournir des services et de la nourriture spirituelle à leur peuple."

Environ 26 prêtres, dont des membres des Missionnaires Comboniens, sont au service de plus d'un million de catholiques dans le diocèse de Malakal, le plus vaste diocèse catholique du Soudan du Sud, qui couvre un territoire représentant plus d'un tiers de la nation d'Afrique de l’Est.

Dans l'interview du 28 septembre avec ACI Afrique, Mgr Nyodho a exprimé l'espoir que davantage de congrégations missionnaires enverront leurs membres dans le diocèse, sous réserve d'une mise en œuvre réussie de l'accord de paix dans le pays.