Mgr Anagbe s’est abondamment exprimé sur la persécution des chrétiens au Nigeria, alors que plusieurs paroisses catholiques ont été fermées dans son diocèse et que des milliers de personnes ont été déplacées en raison des activités accrues des éleveurs peuls islamistes.
Lors de la 46ᵉ Convention Suprême des Chevaliers de Saint Mulumba (KSM) à Kaduna, le 28 novembre, Mgr Kukah a réaffirmé que les affirmations d’un génocide ou d’une persécution systématique des chrétiens au Nigeria ne sont étayées par aucune donnée crédible.
Le Prélat a soutenu que l’affirmation selon laquelle « 1 200 églises sont incendiées chaque année au Nigeria » manque de vérification.
Il a demandé : « Dans quel Nigeria ? », soulignant que personne n’avait vérifié auprès de l’Église catholique pour confirmer ces chiffres.
Mgr Kukah a rappelé que le terme « génocide » ne se définit pas uniquement par le nombre de morts, mais par l’intention : l’existence d’un plan visant à éliminer un groupe. « Vous pouvez tuer 10 millions de personnes et cela ne constituera pas encore un génocide. Ce qui compte, c’est l’intention », a-t-il souligné.
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Il a également remis en question l’usage du terme « martyre », soulignant que certaines violences pourraient être de nature criminelle ou opportuniste plutôt que motivées par la haine religieuse.
Dans sa déclaration du 9 décembre, Mgr Kukah affirme : « Pour mémoire, je n’ai pas dit que les chrétiens ne sont pas persécutés au Nigeria ! »
Il a expliqué que dans son discours du 28 novembre, il a abordé les défis liés au « témoignage du Christ en temps de persécution ».
« J’ai tiré des leçons de l’histoire et évoqué des hommes et des femmes courageux au Nigeria et en Afrique comme modèles de témoignage en des temps comme ceux-ci. J’ai conclu que le plus grand défi pour les chrétiens était l’unité et la solidarité », dit-il.
Il ajoute : « Étant donné les énormes ressources humaines et matérielles dont nous disposons en tant que chrétiens au Nigeria, si seulement nous restions unis, nous n’aurions aucune raison d’être des victimes de persécution. Rien dans tout cela n’impliquait un déni du sort des chrétiens. »
Depuis des années, Mgr Kukah s’exprime abondamment sur la persécution des chrétiens, soutenant « hier comme aujourd’hui » que, quel que soit le nom que l’on donne à la situation, « l’effusion de sang doit cesser au plus vite, car notre humanité commune est en jeu ».
Appelant à une action urgente pour mettre fin à l’insécurité au Nigeria, il a déclaré : « Le gouvernement et ses agences de sécurité ont la responsabilité urgente de traduire les auteurs en justice. C’est leur négligence ou leur incapacité à accomplir ce devoir qui nous maintient dans une apparence de divergence sans véritable différence. »