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A l'approche des élections présidentielles en Côte d'Ivoire, les leaders religieux appellent au dialogue et à la paix

Les leaders religieux en Côte d'Ivoire lors d'un service de prière œcuménique tenu le mercredi 14 octobre. Crédit : Alliance des Religions pour la Paix en Côte d'Ivoire (ARPC) Les leaders religieux en Côte d'Ivoire lors d'un service de prière œcuménique tenu le mercredi 14 octobre.
Crédit : Alliance des Religions pour la Paix en Côte d'Ivoire (ARPC)

Les leaders religieux en Côte d'Ivoire ont lancé un appel au dialogue et à la paix avant l'élection présidentielle prévue le 31 octobre, dans un contexte de tensions persistantes.

Lors d'un événement de prière œcuménique organisé le mercredi 14 octobre, les chefs religieux réunis au sein de l'Alliance des religions pour la paix en Côte d'Ivoire (ARPC) ont appelé les responsables des partis politiques en conflit à engager le dialogue en vue d'une élection pacifique.

"Les leaders religieux en Côte d'Ivoire encouragent les acteurs politiques à reprendre le dialogue entre eux et nous sommes prêts à les accompagner dans ce dialogue inter-ivoirien pour la paix", a déclaré le porte-parole de l'ARPC, le pasteur Noël Nguessan, lors de l'événement de prière qui s'est tenu au Centre culturel de Treichville, dans le sud de la Côte d'Ivoire.

Il a ajouté : "Nous encourageons toutes les initiatives qui s'inscrivent dans le cadre de la paix ; tout doit être fait pour maintenir la paix. Merci donc à tous les partenaires et amis de haut niveau de la Côte d'Ivoire pour leurs efforts en faveur de la stabilité de notre pays".

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"Les chefs religieux exhortent les partis politiques à s'abstenir de faire référence aux confessions religieuses dans leurs discours de campagne parce que la majorité des militants et des partisans des partis politiques sont d'origines religieuses différentes", a ajouté le pasteur Nguessan en référence aux campagnes électorales qui ont débuté le jeudi 15 octobre dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

La tension monte en Côte d'Ivoire à l'approche des élections du 31 octobre, suite à la décision du président Alassane Ouattara de se présenter pour un troisième mandat, selon un rapport des médias. On craint également pour la régularité des élections après que les candidatures 40 candidats sur 44 ont été rejetés par le Conseil constitutionnel.

Le 10 octobre, des milliers de partisans de l'opposition se sont rassemblés à Abidjan, pour protester contre la candidature du président à un nouveau mandat.

Plus d'une douzaine de personnes ont été tuées lors des violentes manifestations de ces dernières semaines, ce qui rappelle la guerre civile de 2010-2011 qui a éclaté lorsque l'ancien président Laurent Gbagbo a refusé de démissionner après que la commission électorale a déclaré Ouattara vainqueur.

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Les membres de la communauté internationale ont appelé à retarder les élections afin de minimiser toute nouvelle violence et de faciliter le dialogue avec l'opposition.

S'exprimant également lors de l'événement de prière du 14 octobre, Mgr Alexis Touably Youlo du diocèse d'Agboville en Côte d'Ivoire a exhorté le gouvernement ivoirien à libérer les personnes emprisonnées "suite aux récentes manifestations en rapport avec l'élection présidentielle", ajoutant que : "Le gouvernement devrait promouvoir davantage le retour des personnes en exil en Côte d'Ivoire".

Mgr Youlo a en outre exhorté les membres des partis politiques à "interdire toute forme de violence dans la conquête du pouvoir", invitant l'ensemble de la population ivoirienne "à éviter toute forme de violence et à faire preuve de retenue en cette période électorale".

De son côté, le président du Conseil supérieur des imams, mosquées et affaires islamiques (COSIM) de Côte d'Ivoire, Cheikh Aïma Mamadou Traoré, a imploré l'intervention divine pour les membres des partis politiques de la nation ouest-africaine "pour qu’ils s’engagent dans le dialogue, la vraie réconciliation et la collaboration constructive afin de préserver la paix, l'harmonie et la cohésion sociale".

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Le 13 octobre, les membres de l'APRC ont publié un communiqué de presse décrivant leurs actions en faveur de la paix et de la réconciliation dans le pays. 

Dans leur déclaration collective, les chefs religieux, dont des membres de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (CECCI), affirment avoir prévu "des rencontres individuelles ciblées avec le gouvernement, les acteurs politiques, la société civile et les organes de régulation des médias".

Faisant référence aux différentes organisations qu'ils sont censés consulter, les chefs religieux déclarent dans leur communiqué de presse du 13 octobre : "À ce jour, certains d'entre eux nous ont déjà reçus ; nous attendons toujours d'être reçus par les autres. ”

Ils précisent en outre qu'ils n'utilisent jamais la religion "comme une arme politique". "Au contraire, ils appellent toujours les fidèles "à être calmes et patients et à ne pas céder aux provocations".

"Nous réitérons notre attachement à la paix en Côte d'Ivoire et renouvelons notre gratitude à toutes les personnes de bonne volonté qui œuvrent au maintien de la stabilité et de la paix dans notre pays", ajoutent les chefs religieux.

Les membres de l'APRC se disent convaincus que Dieu aime le peuple de Dieu en Côte d'Ivoire et appellent "tous les citoyens et habitants de ce beau pays à la prière et au repentir".