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Les évêques de Côte d'Ivoire exhortent le président et le chef de l'opposition à "poursuivre et intensifier le dialogue".

Les évêques catholiques de Côte d'Ivoire ont appelé le président et l'un des leaders de l'opposition dans ce pays d'Afrique de l'Ouest à "poursuivre et intensifier" le dialogue récemment entamé et à résoudre l'impasse post-électorale qui a suivi le scrutin contesté du 31 octobre.

Le président Alassane Ouattara et son principal opposant, l'ancien chef d'État Henri Konan Bedie, ont convenu dese rencontrer pour dialoguer le 11 novembre en vue de rétablir la paix dans leur pays. 

Dans leur déclaration du jeudi 19 novembre, les membres de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (CECCI) encouragent les deux dirigeants politiques à "poursuivre et intensifier, sur des bases claires, le dialogue qu'ils ont eux-mêmes engagé à la grande satisfaction du peuple, en vue de parvenir à un consensus national sur des solutions justes qui sauvegardent et favorisent le bien commun".

Ils ajoutent : "Nous espérons que ce dialogue prendra en compte la libération de tous les prisonniers politiques, favorisera le retour rapide de tous les exilés, y compris le Président Laurent Gbagbo, afin qu'ils puissent prendre toute leur place dans le processus de réconciliation".

En outre, les prélats "recommandent vivement" que le dialogue "prenne en compte la promotion des droits et des libertés individuelles, une justice équitable et une culture de la rencontre".

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"On ne le dira jamais assez, il n'y a pas de paix sans justice et il n'y a pas de justice sans pardon", disent les membres du CECCI.

La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a connu des violences sporadiques depuis le 9 novembre dernier, date à laquelle le Conseil constitutionnel du pays a annoncé que le président Ouattara, le président sortant, avait remporté un troisième mandat avec 94 % des voix exprimées. 

Les politiciens appartenant à l'opposition ont contesté les résultats en affirmant qu'en se présentant pour un troisième mandat, le président Ouattara avait enfreint la constitution.

Au moins 16 personnes auraient trouvé la mort suite à ces violences, dont l'épicentre se trouverait dans la capitale politique du pays, Yamoussoukro.

Le HCR a rapporté que plus de 8 000 Ivoiriens ont fui vers les pays voisins, la majorité d'entre eux cherchant refuge au Liberia, au Ghana, en Guinée et au Togo.

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Dans leur déclaration collective du 19 novembre, les membres de la CECCI "déplorent le manque d'objectivité dans l'interprétation de notre Constitution".

Ils affirment que le dialogue "sera une occasion parfaite pour régler le différend découlant de l'interprétation de la Constitution".

Les évêques catholiques condamnent les troubles dans le pays en disant : "Il est en effet périlleux de croire que les problèmes politiques ne peuvent être résolus par les voies de la raison, à savoir des pourparlers fondés sur la vérité, le droit, la justice et l'équité, mais uniquement par le biais de forces qui sèment la terreur et le meurtre".

Dans l'accomplissement de leur tâche d'enseignement et d'instruction au nom de Dieu, les évêques disent : "nous considérons qu'il est de notre devoir, de notre préoccupation et de nos énergies de nous consacrer à la promotion du bien commun universel qu'est la paix".

Par l'intercession de la "Sainte Vierge Marie, Notre-Dame de la Paix", les membres du CECCI prient pour la protection de la Côte d'Ivoire et pour la conversion "des cœurs de tous les Ivoiriens à l'amour, au pardon, à la justice et à la réconciliation".

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Dimanche dernier, le 15 novembre, le pape François a lancé un appel à la réconciliation et à la coexistence pacifique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

S'exprimant après la prière de l'Angélus au Vatican, le Saint-Père a déclaré que ses pensées "vont à la Côte d'Ivoire, qui célèbre aujourd'hui la Journée nationale de la paix, dans un contexte de tensions sociales et politiques qui, malheureusement, ont fait de nombreuses victimes".

"Je me joins à la prière pour obtenir du Seigneur le don de l'harmonie nationale, et j'exhorte tous les fils et filles de ce cher pays à coopérer de manière responsable pour la réconciliation et la coexistence pacifique", a déclaré le pape François le 15 novembre.