Il exhorte le peuple de Dieu à persévérer au milieu des épreuves, dans l’espérance « d’une nouvelle humanité unie non seulement par des intérêts économiques, des positions partisanes ou politiques ou des intérêts ethniques », mais enracinée dans la justice et le soutien mutuel.
Abordant la situation de son siège épiscopal, l’Ordinaire d’El-Obeid depuis sa consécration épiscopale en avril 2017 dresse un tableau sombre d’une Église prise dans le conflit.
« Notre diocèse du Kordofan est devenu le champ de bataille après le Darfour », dit-il, ajoutant que « plusieurs de ses paroisses sont désertées et profanées ». L’impact sur la vie pastorale est grave, déplore-t-il, expliquant : « Il n’y a pas de prêtres pour célébrer les sacrements pour les fidèles. »
Malgré tout, Mgr Trille affirme que Noël demeure porteur de sens. « Dans la confiance, Noël est une occasion religieuse et spirituelle qui nous donne une raison de nous réjouir, car le Sauveur est né pour nous et la paix nous est donnée, à nous qui bénéficions de sa faveur. »
Il établit un parallèle entre la mangeoire et la crise humanitaire au Soudan, déclarant : « Voir l’Enfant Jésus dans la mangeoire décrit la situation de tous ceux d’entre nous qui, dans notre pays, restent sans abri et dans la peur. »
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Le Christ, poursuit-il, « naît au cœur de la plus grande crise de déplacement au monde, avec des millions de personnes ayant besoin d’assistance ». Cette réalité est visible partout : « nous voyons et entendons des histoires de femmes, d’enfants et de personnes âgées, et de nombreuses communautés déplacées de leurs foyers, leur vie réduite à la pauvreté et à la misère », témoigne-t-il.
Face à tant de souffrances, l’évêque soudanais exprime son inquiétude devant le langage de la guerre, observant que « nos dirigeants continuent de dire : nous nous battrons jusqu’à la dernière personne ! Une situation de désespoir en soi. »
Pourtant, Mgr Trille exhorte son peuple à ne pas céder au découragement. « Ne désespérons pas et ne nous laissons pas vaincre par ce qui obscurcit notre avenir et celui de notre pays », écrit-il, appelant les Soudanais à revenir à l’espérance inspirée par la naissance du Christ.
« La bonne nouvelle de grande joie et de paix annoncée par les anges », insiste-t-il, « doit être partagée par tous les peuples sans discrimination ».
Son message de Noël appelle également au dialogue inclusif comme chemin vers la paix. Mgr Trille affirme que l’Évangile « encourage un dialogue inclusif entre tous les Soudanais sans discrimination », et il exhorte à l’engagement avec « les femmes, les jeunes et les divers groupes de la société civile ».
Il affirme que « nous sommes fils et filles de parents soudanais et devons être inclus dans les processus de décision pour une paix durable ».
À l’approche du 70ᵉ anniversaire de l’indépendance du Soudan en 2026, Mgr Trille lance un appel pastoral enraciné dans la compassion et la foi. Il invite le peuple de Dieu à se reconnaître comme « frères et sœurs solidaires, pleurant avec les parents et les proches de ceux qui ont perdu des êtres chers », et à se souvenir des paroles de Jésus : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
Rassemblant témoignage, prière et espérance, il lance cet appel : « Faisons de nos cœurs la mangeoire où l’Enfant Jésus peut demeurer afin de nous aider à renouveler nos vies et à vivre dans la paix. »
Prononcé du cœur même de la guerre, le refrain répété de Mgr Trille demeure à la fois une consolation et un défi pour le Soudan et pour le monde : « N’ayez pas peur. »