Le pape François prie pour la stabilité en Irak au milieu de protestations meurtrières

Les protestations sont en grande partie, en réponse à la corruption du gouvernement et à un manque de croissance économique et de services publics adéquats. Les manifestants appellent à la réforme et à la démission du gouvernement irakien.

Lors de son audience sur la place Saint-Pierre le 30 octobre, le pape François a exprimé ses vœux de bon rétablissement aux blessés et ses condoléances pour tous ceux qui sont morts et pour leurs familles, ajoutant qu'il invite les autorités irakiennes "à écouter le cri de la population qui demande une vie digne et pacifique".

"J'exhorte tous les Iraquiens, avec l'appui de la communauté internationale, à poursuivre sur la voie du dialogue et de la réconciliation et à rechercher les bonnes solutions aux défis et aux problèmes du pays, a-t-il dit.

Dans son message pour l'audience, le pape a réfléchi sur les Actes des Apôtres chapitre 16, quand Saint Paul expérimente une vision dans laquelle un Macédonien le supplie de "venir en Macédoine et de nous aider".

"L'apôtre n'hésite pas, il part pour la Macédoine, sûr que c'est Dieu lui-même qui l'envoie," dit François.

Il a expliqué que dans cette partie des Actes des Apôtres, lorsque Saint Paul séjourne à Philippes, une colonie romaine en Macédoine, il y a trois événements importants qui ont lieu.

Le premier est l'évangélisation et le baptême de Lydia et de sa famille, a-t-il dit. Le deuxième est l'arrestation de Saint Paul et Silas, et le troisième est la conversion et le baptême de leur geôlier et de sa famille.

Dans chacun d'eux, "nous voyons comment l'Esprit Saint est le protagoniste de la mission de l'Église :

C’est lui qui guide le chemin des évangélisateurs en leur montrant le chemin à suivre", dit le pape.

Après la conversion et le baptême de Lydia, elle invite Paul et Silas chez elle. Avec l'arrivée du christianisme en Europe, dit-il, il y a " le début d'un processus d'inculturation qui dure encore aujourd'hui".

Le Pape François a expliqué ces épisodes en termes de consolation et de désolation. Ce moment avec Lydia fut un moment de consolation de l'Esprit Saint, dit-il. Quand Paul et Silas sont battus et jetés en prison, ils passent de la consolation à un moment de désolation.

Ils ont été jetés en prison parce qu'ils avaient libéré une esclave de sa possession par un esprit maléfique qui lui donnait le pouvoir de « prédire la bonne aventure ». Après l'exorcisme, son maître s'est mis en colère pour qu'il ne puisse plus gagner d’argent donné par les gens à qui l’esclave disait leur fortune.

Le pape a noté qu'aujourd'hui encore, il y a des gens qui paieront pour se faire lire la paume des mains ou pour leur dire la bonne aventure, ce dont il a été témoin comme archevêque de Buenos Aires en Argentine. "Les gens croient en ces choses. Et ils payent, dit-il.

Mais en prison, au lieu de céder à la désolation, Silas et Saint Paul prient et louent Dieu par le chant, dit-il, "et cette louange libère une force qui les libère : pendant la prière, un tremblement de terre secoue les fondations de la prison, les portes s'ouvrent et les chaînes de chacun tombent.

Le geôlier va se suicider, parce que les gardiens de prison sont censés payer de leur vie si les prisonniers s'échappent, mais Paul crie : "Ne te fais pas de mal, nous sommes tous ici".

Puis, un miracle se produit, dit François. Le gardien demande ce qu'il doit faire pour être sauvé, et la réponse de Silas et de Saint Paul est : "Croyez au Seigneur Jésus et vous et votre famille serez sauvés."

Les deux hommes prêchent l'Évangile au geôlier et à sa famille, qui les accueillent dans leur maison, lavent leurs blessures et reçoivent ensuite le baptême.

"Au cœur de la nuit de ce geôlier anonyme, la lumière du Christ brille et vainc les ténèbres : les chaînes du cœur tombent et une joie jamais ressentie en lui et dans sa famille s'épanouit ", dit François. "C'est ainsi que le Saint-Esprit a commencé la mission."

"Nous demandons aussi aujourd'hui à l'Esprit Saint un cœur ouvert, sensible à Dieu et hospitalier à nos frères, comme celui de Lydie, et une foi audacieuse, comme celle de Paul et Silas, et aussi une ouverture du cœur, comme celle du geôlier qui se laisse toucher par l'Esprit Saint", a-t-il dit.