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La reconstruction de la confiance civilo-militaire peut mettre fin à la crise anglophone au Cameroun, selon l’Évêque de Mamfé

Mgr Andrew Nkea Fuanya, évêque du diocèse de Mamfé, Cameroun Domaine Public Mgr Andrew Nkea Fuanya, évêque du diocèse de Mamfé, Cameroun
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Le  Cameroun s'efforce de trouver des solutions pour mettre fin à la longue crise anglophone. Un évêque de ce pays d'Afrique centrale s'est dit préoccupé par l'apparente méfiance entre civils et militaires et a encouragé le rétablissement de la confiance comme recette pour une paix durable.

« Il y a une rupture totale de confiance entre l'armée et la population », a déclaré à ACI Afrique, Mgr Andrew Nkea. L’évêque du diocèse de Mamfé au Cameroun ajoute : « Nous devons rétablir cette confiance ».

Mgr Nkea a identifié l'implication des militaires dans la reconstruction des maisons des civils qui ont été incendiées pendant la crise comme un moyen concret de rétablir la confiance entre les deux entités.

« Il est très difficile d'aller voir quelqu'un au Nigéria qui dort sous le pont et vous lui dites de rentrer chez lui », a dit Mgr Nkea en faisant allusion à l'état de vie des réfugiés. Il  a ajouté : « les militaires doivent être activement impliqués dans la reconstruction des maisons, cela aidera à restaurer la confiance ».

Il a également appelé à la fin des contre-attaques entre l'armée et les combattants séparatistes, communément appelés « Amba Boys », car «  la population civile souffre ».

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L'évêque de Mamfé a également recommandé la création d'une « commission vérité et réconciliation ». Ce qui, dit-il, est important car «  les deux parties ont commis toutes sortes d'atrocités et il n'est pas facile de jeter une couverture par-dessus et d'avancer ».

La commission formée, à son avis, « fera le tour pour aider les soldats et aider les garçons (Amba Boys) à confesser certaines des choses qu'ils ont faites et demander pardon afin que nous puissions avoir une approche holistique à cette recherche de la paix au Cameroun ".

Parlant du Dialogue national du 30 septembre au 4 octobre qui a eu lieu pour proposer des solutions la crise anglophone, l'évêque a exhorté le gouvernement à ne pas relâcher ses efforts pour tendre la main à ceux qui ne sont pas venus.

« Je pense très fermement que le gouvernement ne doit pas céder à ses efforts pour envoyer des émissaires aux personnes de la diaspora qui ne sont pas venues », a dit le Prélat et souligne que : «  Nous ne pouvons pas simplement dire, ils ne sont pas venus au dialogue, nous allons de l'avant. Ces gens ont de l'influence sur le terrain. »

Il a cherché à comprendre la justification possible pour ceux qui ont refusé de participer au Dialogue national : « Ce n'était peut-être pas le forum de dialogue qu'ils voulaient. Rien ne peut nous empêcher de passer à une forme de dialogue qui les impliquera afin que la paix revienne dans le pays. »

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Selon Mgr Nkea, « le Dialogue (national) n'était pas une solution au problème anglophone », mais les « recommandations du dialogue nécessitent de nouvelles rencontres » pour trouver des solutions à la violence.

Il propose la purification spirituelle dans son pays parce que « les gens ont fait des choses horribles au nom de leur protection, au nom de l'immunité aux balles ».

« Il y a beaucoup de démonisme qui est sorti de toute cette lutte », a dit Mgr Nkea et a conclu en faisant référence aux parties en conflit, « Nous avons besoin de beaucoup de purification spirituelle, des deux côtés ».