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Pourquoi les dirigeants des églises du Soudan du Sud ont-ils accueilli avec satisfaction le prolongement du gouvernement d'union pour une pé

Délégation du Conseil des Églises du Sud-Soudan (SSCC) Domaine Public Délégation du Conseil des Églises du Sud-Soudan (SSCC)
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Le 8 novembre, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir Mayardit, et le vice-président désigné, Riek Machar, ont décidé de prolonger de cent jours, à compter du 12 novembre, la période de pré transition qui devrait se terminer par la formation d'un gouvernement d'unité. Il s'agit d'une prolongation renouvelée de la date limite initiale de mai 2019.

Dans une déclaration datée du samedi 9 novembre et intitulée « Que l'espoir et l'opportunité d'un Soudan du Sud pacifique prévalent », les dirigeants du Conseil des Églises du Soudan du Sud (CSCS) se sont joints au Forum de la société civile pour saluer la prolongation de la formation du gouvernement d'unité envisagée dans l'Accord revitalisé sur le règlement du conflit au Sud-Soudan (R-ARCSS).

Les dirigeants chrétiens considèrent la prolongation de 100 jours comme une opportunité qui peut conduire à la réalisation du R-ARCSS et à la formation d'un gouvernement légitime, entre autres justifications.

« La prolongation des cent jours supplémentaires peut être l'occasion de dialoguer et de mettre en œuvre les questions non résolues de l'accord », peut-on lire en partie dans la déclaration des dirigeants de la CSCS, où l'archevêque de Juba, Paolino Lukudu Loro, représente l'Église catholique.

« Nous soutenons idéalement la formation d'un gouvernement d'unité nationale revitalisé (R-TGoNU) lorsque les conditions préalables essentielles auront été remplies, et lorsqu'il sera réellement inclusif, y compris pour les non-signataires du R-ARCSS, » déclare la CSCS en faisant référence aux partis politiques qui n'ont pas signé le R-ARCSS de septembre 2018.

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La mise en œuvre du R-ARCSS « a pris du retard, en particulier dans les domaines des arrangements de sécurité, des frontières et du nombre d'États ", ont déclaré les dirigeants chrétiens, soulignant certaines des raisons invoquées par le Dr Riek Machar pour expliquer sa réticence à rentrer à Juba.

De même, le Dr Machar a donné la raison du cantonnement à laquelle les dirigeants chrétiens ont noté quelques progrès mais pensent encore que « le processus est loin d'être achevé ».

Les dirigeants de la CSCS tiennent beaucoup à un gouvernement légitime car, selon eux, « le nouveau gouvernement n'aura de légitimité que s'il s'attaque aux causes profondes du conflit et fournit paix, justice, sécurité, services de base et bonne gouvernance à la population ».

Par conséquent, les dirigeants de la CSCS pensent que la dernière prolongation offre la possibilité de consacrer du temps et des ressources humaines pertinentes pour s'attaquer aux « causes profondes » du conflit prolongé.

A cet égard, les dirigeants chrétiens ont souligné leur engagement actif à la base en déclarant : « Nous travaillons ensemble à travers le pays pour être solidaires avec nos communautés et travailler avec elles pour s'attaquer aux causes profondes des conflits, comme cela a été réalisé grâce au Plan d'action pour la paix (APP), qui nous relie en paix aux niveaux local, national et international ».

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Les dirigeants de la CSCS encouragent un dialogue constructif qui peut conduire à un consensus politique et à une paix durable afin que « la violence de 2013 et 2016 ne se répète pas et que les questions critiques soient traitées de manière adéquate ».

Pour aller de l'avant, déclarent les dirigeants de la CSCS, les parties prenantes du R-ARCSS doivent aller au-delà de la politique de partage des positions de pouvoir et se concentrer plutôt « sur la dignité de chaque personne humaine, en donnant la priorité à la sécurité et à la prospérité du peuple du Soudan du Sud, au maintien du cessez-le-feu, et doivent continuer à travailler pour un gouvernement inclusif ».

Les dirigeants chrétiens ont rappelé aux dirigeants politiques les paroles du Pape François à Rome quand il s'est « agenouillé avec une souffrance visible pour embrasser les pieds des dirigeants politiques... un geste de la plus pure humilité ».

En particulier, les dirigeants ont rappelé l'appel lancé par le Saint-Père aux principaux dirigeants politiques du Soudan du Sud pour qu'ils fassent preuve d'ouverture d'esprit et de cœur et qu'ils « se détournent de la violence, abandonnent les conflits et la haine, mettent fin à la guerre et (conduisent) le peuple du Soudan du Sud dans la terre promise par Dieu, la terre d'unité, d'harmonie, de joie et de prospérité ».