"Si nous n'adorons pas Dieu, nous allons adorer des idoles" : Le pape François à la messe de l'Epiphanie

Le pape a célébré la messe, qui commémore la visite des Rois Mages à l'Enfant Jésus, à l'autel de la Chaire de la Basilique Saint-Pierre.

En raison de la crise du coronavirus, seuls quelques membres du public étaient présents. Ils étaient assis à distance les uns des autres et portaient des masques pour éviter la propagation du virus.

Avant que le pape ne prêche, un chantre a solennellement proclamé la date de Pâques, ainsi que d'autres grandes occasions du calendrier de l'Église, en 2021. Le dimanche de Pâques tombera le 4 avril de cette année. Le carême commencera le 17 février. L'Ascension sera célébrée le 13 mai (dimanche 16 mai en Italie) et la Pentecôte le 23 mai. Le premier dimanche de l'Avent tombera le 28 novembre.

L'Epiphanie du Seigneur est célébrée le dimanche 3 janvier aux Etats-Unis.

Dans son homélie, le pape a évoqué "quelques leçons utiles des Mages", ces sages venus d'Orient qui ont voyagé pour voir le nouveau-né Jésus.

Il a dit que ces leçons pouvaient être résumées en trois phrases tirées des lectures du jour : "lever les yeux", "partir en voyage" et "voir".

La première phrase se trouve dans la première lecture du jour, Esaïe 60:1-6.

Pour adorer le Seigneur, nous devons d'abord "lever les yeux"", a dit le pape. "Pour ne pas nous laisser emprisonner par ces spectres imaginaires qui étouffent l'espoir, et pour ne pas faire de nos problèmes et de nos difficultés le centre de notre vie".

"Cela ne signifie pas qu'il faille nier la réalité ou se bercer d'illusions en pensant que tout va bien. Non. Il s'agit plutôt d'envisager les problèmes et les angoisses d'une manière nouvelle, en sachant que le Seigneur est conscient de nos difficultés, attentif à nos prières et non pas indifférent aux larmes que nous versons".

Mais si nous détournons nos yeux de Dieu, dit-il, nous devenons submergés par nos problèmes, ce qui conduit à "la colère, l'ahurissement, l'anxiété et la dépression". Il faut alors avoir le courage de "sortir du cercle de nos conclusions toutes faites" et d'adorer Dieu avec un nouveau dévouement.

Ceux qui adorent découvrent la vraie joie, a dit le pape, qui, contrairement à la joie du monde, n'est pas basée sur la richesse ou le succès.

"La joie du disciple du Christ, en revanche, est fondée sur la fidélité de Dieu, dont les promesses ne manquent jamais, quelles que soient les crises auxquelles nous sommes confrontés", a-t-il dit.

La deuxième phrase -- "se mettre en route" -- provient de la lecture de l'Évangile du jour, Matthieu 2:1-12, qui décrit le voyage des Mages à Bethléem.

"Comme les Mages, nous devons nous aussi nous permettre de tirer les leçons du voyage de la vie, marqué par les inévitables inconvénients du voyage", a dit le pape.

"Nous ne pouvons pas nous laisser décourager par notre lassitude, nos chutes et nos échecs. Au contraire, en les reconnaissant humblement, nous devrions leur donner l'occasion de progresser vers le Seigneur Jésus".

Il a souligné que tous les événements de notre vie, y compris nos péchés, pouvaient nous aider à connaître une croissance intérieure, à condition que nous fassions preuve de contrition et de repentance.

"Ceux qui se laissent modeler par la grâce s'améliorent généralement avec le temps", a-t-il commenté.

La troisième phrase mise en évidence par le pape François -- "voir" -- se retrouve également dans l'Évangile de Saint Matthieu.

Il a dit : "L'adoration était un acte d'hommage réservé aux souverains et aux hauts dignitaires. Les Mages, en effet, adoraient Celui qu'ils savaient être le roi des Juifs".

"Mais qu'ont-ils vu en réalité ? Ils ont vu un pauvre enfant et sa mère. Pourtant, ces mages venus de terres lointaines ont pu regarder au-delà de ces lieux modestes et reconnaître en cet Enfant une présence royale. Ils ont pu "voir" au-delà des apparences."

Il a expliqué que les cadeaux offerts par les Mages à l'Enfant Jésus symbolisaient l'offrande de leur cœur.

Pour adorer le Seigneur, nous devons "voir" au-delà du voile des choses visibles, qui s'avèrent souvent trompeuses", a-t-il déclaré.

Contrairement au roi Hérode et aux autres citoyens du monde de Jérusalem, les Rois Mages ont fait preuve de ce que le pape a appelé un "réalisme théologique". Il a défini cette qualité comme la capacité à percevoir "la réalité objective des choses" qui "conduit finalement à la réalisation que Dieu fuit toute ostentation".

En conclusion de son homélie, le pape a dit "Que le Seigneur Jésus fasse de nous de véritables adorateurs, capables de montrer par notre vie son plan d'amour pour toute l'humanité. Demandons la grâce pour chacun de nous et pour toute l'Eglise, d'apprendre à adorer, de continuer à adorer, d'exercer cette prière d'adoration souvent, car seul Dieu doit être adoré".