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L'insécurité en RCA empêche trois évêques d'accéder à Bangui pour leur assemblée plénière

Le président Faustin-Archange Touadéra salue la foule dans la capitale de la RCA, Bangui. Domaine public Le président Faustin-Archange Touadéra salue la foule dans la capitale de la RCA, Bangui.
Domaine public

L'insécurité croissante en République centrafricaine (RCA) a empêché trois évêques de rencontrer leurs collègues pour la première assemblée plénière annuelle qui se tient dans la capitale du pays, Bangui, a déclaré une source du pays à ACI Afrique.

Nos seigneurs Juan-José Aguirre Muñoz du diocèse de Bangassou, Mirosław Gucwa du diocèse de Bouar en RCA, et Guerrino Perin du diocèse de Mbaiki n'ont pas pu assister à la session plénière du 9 au 18 janvier en raison d’une "menace sur la population à cause de la présence des rebelles", a déclaré la source à ACI Afrique mercredi 13 janvier.

"Aujourd'hui, les évêques n'ont pas pu se réunir à cause des attaques sur Bangui", a ajouté la source, faisant référence aux attaques de la capitale de la RCA par les forces rebelles.

Le 13 janvier, les forces rebelles de la RCA ont lancé deux attaques à la périphérie de la capitale Bangui qui ont été repoussées, a rapporté Aljazeera News.

Les attaques simultanées à l'aube à neuf et 12 km de la capitale, qui visaient deux brigades de l'armée, étaient les premières à proximité de la capitale depuis la réélection du président Faustin Archange Touadera lors du scrutin de 27 décembre.

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"La situation à Bangui est tendue. Tôt ce matin, la nouvelle coalition de rebelles appelée Coalition des patriotes pour le changement (CPC) a tenté de prendre Bangui. Mais des forces loyales les ont bloquées", a déclaré la source en RCA à ACI Afrique le 13 janvier, ajoutant : "Il est temps de dire à nouveau à la France de nous laisser tranquilles. Nous sommes une nation et nous sommes libres de choisir nos partenaires". La RCA nous appartient".

La source a ajouté : "Les habitants de la RCA sont fatigués de l'instabilité et de l'oppression. Les habitants de la RCA veulent la paix. Le soutien de tous est nécessaire pour la paix. Une nouvelle poussée (vers la guerre) sera un désastre pour le peuple".

Avec les attentats du 13 janvier au matin, les évêques ont annulé la session du jour. L'ACI Afrique a été informé de la session qui avait été réservée aux différentes commissions de la Conférence épiscopale Centrafricain (CECA) pour rendre compte de leurs activités.

Le 6 janvier, le pape François a appelé les parties belligérantes en RCA à rechercher un "dialogue fraternel" et "respectueux" pour résoudre les différends découlant des élections générales contestées du 27 décembre.

Dans son discours de l'Angélus en la solennité de l'Epiphanie du Seigneur, le Saint-Père a déclaré qu'il "suivait avec attention et préoccupation les événements en République centrafricaine où des élections ont eu lieu récemment et où le peuple a manifesté le désir de poursuivre le chemin de la paix".

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"J'invite toutes les parties à un dialogue fraternel et respectueux, à rejeter toute forme de haine et à éviter toute forme de violence", a déclaré le pape François le 6 janvier.

Les élections présidentielles du 27 décembre en RCA se sont déroulées dans un climat d'insécurité et de tensions politiques.

Les résultats provisoires annoncés par la commission électorale de la RCA le 4 janvier ont montré que le président Touadera a gagné, ayant obtenu 53,9 % des voix.

Une semaine après les élections, un évêque exerçant son ministère dans ce pays enclavé a déclaré que la population vit "dans la peur et l'anxiété" en raison de l'incertitude qui entoure la confrontation actuelle entre les rebelles armés et les forces militaires.

"La population vit dans la peur et l'anxiété face à l'incertitude de ce qui pourrait arriver le lendemain", a déclaré le 5 janvier Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia du diocèse de Bossangoa en RCA.

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Le 3 janvier, la ville de Bangassou, riche en diamants, qui fait partie du territoire du diocèse catholique de Bangassou, est tombée aux mains des rebelles. C'était le lendemain d'une nouvelle attaque contre la ville de Damara, la ville natale du président Touadera.

"Oui, Bangassou est tombée entre les mains des rebelles, dont beaucoup sont des mercenaires et des Nigériens", a confirmé Mgr Juan José Aguirre Muñoz de Bangassou dans un rapport du 4 janvier.

Faisant référence aux événements du 3 janvier, lorsque la ville a été capturée, Mgr Aguirre Muñoz, qui est l'un des trois évêques qui ne peuvent se joindre aux membres de la CECA pour l'Assemblée plénière en cours, a ajouté : "La matinée a été mouvementée. L'artillerie lourde à partir de 5 heures du matin avec une trentaine de morts et de blessés".

Dans leur message collectif à l'approche du scrutin du 27 décembre, les membres de la CECA avaient exhorté les groupes armés du pays à "déposer les armes, à renoncer à tout acte de violence contre la population civile et les candidats aux élections présidentielles et législatives, et à la prise du pouvoir par la force".

Ils ont exigé que ceux qui alimentent le conflit dans le pays en parrainant des groupes armés "donnent au peuple centrafricain un répit".

"Au lieu de nous donner des instruments de mort et de nous apprendre à faire le mal, créons plutôt des écoles agricoles, techniques et professionnelles où les jeunes seront formés pour contribuer de façon plus humaine à la reconstruction de notre nation", ont déclaré les évêques de la RCA dans leur déclaration du 19 décembre, partagée avec ACI Afrique.