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Selon un évêque en RCA, l'insécurité est derrière "la fragilité et la pauvreté évangélique" au pays.

Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia, évêque du diocèse de Bossangoa en RCA. Domaine public Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia, évêque du diocèse de Bossangoa en RCA.
Domaine public

Un évêque de la République centrafricaine (RCA) a, dans un récent reportage, souligné l'impact de l'insécurité dans le pays en disant que le peuple de Dieu y a été laissé avec un "sentiment de fragilité et de pauvreté évangélique".

La RCA continue de souffrir "de l'insécurité ambiante et a payé un lourd tribut à la crise qui touche l'ensemble du pays et dont les effets continuent de se faire sentir également sur les structures et l'organisation de ses paroisses", a déclaré Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia, évêque du diocèse de Bossangoa en RCA, dans l’article du 28 septembre.

L'insécurité dans ce pays enclavé a entraîné des pillages, du vandalisme, des attaques contre les agents pastoraux et des restrictions sur les activités pastorales, déclare Mgr Nongo-Aziagbia, ajoutant que ces attaques laissent au peuple de Dieu dans le pays un "sentiment de fragilité et de pauvreté évangélique". ”

"Nous continuons à observer avec inquiétude que certains de nos fidèles catholiques se comportent d'une manière qui n'est pas toujours à la hauteur de la foi chrétienne", déclare le membre de la Société des missions africaines (SMA).

Il ajoute en évoquant l'impact de l'insécurité sur le peuple de Dieu en RCA, "Certains ne croient plus en rien ni en personne, au point de laisser leur sort entre les mains de personnes sans scrupules et sans éthique qui les exploitent sans vergogne".

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Au milieu de ces défis, le prélat de 50 ans qui est le président de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA) affirme que "l'Eglise catholique est pleinement insérée dans le contexte général de la vie socio-politique de la République centrafricaine. ”

Depuis son indépendance en 1960, la RCA a connu des années de conflits violents. En 2012, l'alliance largement musulmane Seleka a lancé une attaque contre le gouvernement, ce qui a conduit à des contre-attaques de coalitions anti-Balaka de combattants chrétiens.

Les deux groupes rebelles, qui contrôlent de vastes régions du pays, se sont à nouveau affrontés en mars 2013 lorsque les rebelles Seleka se sont emparés de la capitale du pays, Bangui, et ont organisé un coup d'État, qui a été contré par les milices anti-Balaka. 

Les va-et-vient de vengeance entre les deux groupes religieux soutenus par d'autres milices ont introduit un angle religieux qui était auparavant absent de la crise.

En avril 2014, le Conseil de sécurité des Nations unies a mis sur pied une force de maintien de la paix appelée Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Son mandat, qui consiste à protéger les civils et à désarmer les milices, devrait prendre fin le 15 novembre 2020.

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Malgré l'accord politique pour la paix et la réconciliation de février 2019 entre le gouvernement de la RCA et 14 groupes rebelles, le pays continue de connaître de fréquents affrontements.

Malgré les défis liés à l'insécurité, dit Mgr Nongo-Aziagbia, l'Église dans le pays "continue à s'engager courageusement dans le témoignage évangélique en accompagnant les fidèles dans leur cheminement spirituel".

"Etre chrétien dans de telles circonstances signifie continuer à maintenir allumée la lampe de l'espoir - la lampe de l'amour, du pardon et de la réconciliation", dit l'évêque, qui ajoute : "La foi nous invite tous à identifier des signes d'espoir et à nous impliquer dans la transformation positive de notre société. Nous devons continuer à vivre dans l'espérance, comme nous y invite Saint Paul".

En faveur du dialogue interreligieux, la Plateforme des confessions religieuses en République centrafricaine (PCRC) est un "lieu où l'engagement et la solidarité de l'Église catholique s'expriment aux côtés des musulmans et des communautés protestantes pour la cohésion sociale, le respect de l'autre et la fraternité universelle", déclare l'évêque centrafricain.

A l'approche de la Journée mondiale des missions prévue le 18 octobre, Mgr Nongo-Aziagbia, pasteur du peuple de Dieu dans le diocèse de Bossangoa depuis mai 2012, invite les fidèles du pays à participer aux différentes activités que la direction de l'Eglise a préparées pour marquer le mois missionnaire d'octobre.

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