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Les évêques de la province ecclésiastique de Saurimo en Angola condamnent l'usage de force contre les manifestants

Le drapeau de l'Angola Box Lab / Shutterstock. Le drapeau de l'Angola
Box Lab / Shutterstock.

L'usage de la force contre les manifestants qui réclament l'autonomie de la province de Lunda Norte en Angola au sein de la province ecclésiastique de Saurimo a attiré l'attention des évêques catholiques de cette partie du pays qui condamnent les excès. 

Le samedi 30 janvier, des membres du mouvement portugais Lunda Tchokwe (MPPLT) ont affronté la police dans la ville de Cafunfo lors d'une manifestation, tuant au moins 12 personnes et en blessant d'autres. 

Dans leur déclaration collective obtenue par ACI Afrique mercredi 3 février, les évêques disent avoir "suivi avec consternation" l'attaque du 30 janvier contre les manifestants par les agences de sécurité dans la nation d'Afrique australe, une situation qu'ils notent comme "le miroir d'une réalité plus profonde, s'étendant à tout l'Est du pays". 

Pour les évêques catholiques de la province ecclésiastique de Saurimo, les manifestations qui ont eu lieu dans la province angolaise de Lunda-Norte, riche en diamants, illustrent la "frustration d'un peuple qui vit sur une terre qui produit des richesses mais n'en voit pas les avantages".

"Il n'y a pas d'investissements publics", disent les Ordinaires locaux de Saurimo, Dundo et Luena, ajoutant que le peuple de Dieu à Cafunfo vit "dans des conditions hygiéniques qui crient au ciel".

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Ils expliquent : "Il n'y a ni eau potable ni électricité, l'assistance hospitalière et médicale est presque inexistante. Les routes se sont détériorées".

Pour les évêques, sans résoudre les problèmes, "la tranquillité est illusoire et précaire. ”

Selon un rapport des médias locaux, les agences de sécurité du comté ont utilisé la force pour disperser les manifestants qui entraient par effraction dans un poste de police pour tenter de hisser le drapeau du mouvement, accusations que la direction du MPPLT aurait réfutées. 

Faisant référence à la divergence des versions de ce qui s'est passé, les dirigeants de l'église catholique de la province ecclésiastique de Saurimo demandent "une enquête sérieuse pour établir la vérité". 

"Après avril 2002, aucun Angolais ne devrait mourir ou être tué pour avoir pensé différemment", disent les évêques en référence à la guerre civile angolaise qui a commencé en 1975 et s'est terminée en 2002 par des intermèdes.

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L'appel des évêques à une enquête sur l'incident a été repris par les responsables d'un groupe de pression basé aux États-Unis, les Amis de l'Angola (FoA), qui demandent aux dirigeants du pays de tenir les agents de sécurité pour responsables de l'usage excessif de la force.

"Nous espérons également que le président (João) Lourenço adoptera les valeurs démocratiques, en respectant la liberté de réunion et d'expression des citoyens angolais", aurait déclaré la direction de l'AFP.