Ouagadougou, 21 novembre, 2019 / 11:53 (ACI Africa).
Quelques jours après que le pape François ait plaidé en faveur d'un dialogue interreligieux dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso, où les attaques des groupes djihadistes font de nombreuses victimes, des délégués, parmi lesquels des prélats catholiques et des prêtres des conférences épiscopales du Burkina Faso, du Niger, du Mali, de Côte d'Ivoire et du Ghana ont organisé le tout premier atelier interconférences pour examiner les questions de sécurité dans la région du Sahel et définir le rôle des huit acteurs dans le processus de cessation des violences.
La région du Sahel, qui s'étend sur 5 400 km englobant le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigéria, le Tchad, le Soudan et l'Érythrée, est confrontée à une violence endémique facilitée par la crise politique dans ces pays, qui offrent un terrain fertile à la prolifération des groupes extrémistes.
Identifiant les auteurs des attentats parmi les parties prenantes, la délégation a déclaré dans son communiqué : « Nous, archevêques et évêques, prêtres et délégués séculiers des Conférences épiscopales du Burkina-Niger, du Mali, de Côte d'Ivoire et du Ghana, lançons un appel urgent aux auteurs des attaques et massacres, pour mettre un terme au nom du respect de la vie qui est un don de Dieu que nul ne peut disposer, quelle que soit son ambition, à son appartenance ethnique, culturelle, politique ou religieuse ».
Reconnaissant les pouvoirs publics comme parties prenantes, les délégués de l'Atelier Inter-Conférences ont exhorté les autorités civiles « à faire de la protection des populations la priorité des priorités, à promouvoir la bonne gouvernance, à traduire par des actions concrètes, la lutte contre la corruption et la distribution équitable des richesses ».
Organisée par la Catholic Relief Services (CRS), le bras humanitaire de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), cette rencontre de deux jours, qui s'est conclue le 13 novembre dernier, a reconnu les chefs religieux parmi les acteurs du processus de paix dans la région du Sahel et les a appelés « à éduquer au respect de la vie humaine, à préserver la liberté religieuse et à promouvoir le dialogue interreligieux, et à faire en sorte que tous les hommes créés par Dieu partagent des valeurs humaines et spirituelles communes ».