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Selon le nonce apostolique en RDC, l'assassinat de l'ambassadeur italien "ne doit pas être vain"

Lors de la célébration eucharistique à la mémoire de feu Luca Attanasio, l'ambassadeur italien en République démocratique du Congo (RDC) assassiné il y a un peu plus d'une semaine, le représentant du Saint-Père dans la nation centrafricaine a déclaré que la mort du diplomate offre un appel à résister au mal et "ne doit pas être en vain".

Luca Attanasio, son garde du corps d'origine italienne, Vittorio Iacovacci, et le chauffeur congolais Mustafa Milambo ont été tués le 22 février dans une embuscade contre un convoi des Nations Unies dans l'est de la RDC.

"La mort de Luca et Vittorio n'est pas et ne doit pas être vaine. En fait, elle doit être un appel à ne pas s'habituer au mal mais plutôt à résister au mal et à la douleur, surtout là où ils semblent avoir élu domicile, avec leur triste récolte de victimes, parmi lesquelles, ne l'oublions pas, un jour pourrait être n'importe lequel d'entre nous", a déclaré Mgr Ettore Balestrero lors de la messe commémorative du mardi 2 mars.

Il a ajouté, en référence à l'ambassadeur italien et à son garde du corps assassinés, que "Luca et Vittorio ne nous ont pas seulement laissé un témoignage, mais ils nous ont aussi, d'une certaine manière, confié la tâche de travailler pour le bien de tous".

L'attaquecontre le convoi de l'ONU s'est produite alors que l'ambassadeur quittait la ville de Goma pour se rendre à Rutshuru afin de visiter un projet d'alimentation scolaire du Programme alimentaire mondial (PAM).

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A 43 ans, Luca était marié et avait trois enfants. L'ancien journaliste était à la tête de la mission italienne dans la capitale de la RDC, Kinshasa, depuis 2017. Il est devenu ambassadeur en 2019.

Dans son homélie lors de la célébration eucharistique commémorative du 2 mars à la cathédrale Notre-Dame du Congo de l'archidiocèse de Kinshasa, Mgr Balestrero a noté que Luca se distinguait avant tout par ses nombreuses qualités humaines et professionnelles.

"C'était une personne franchement ouverte, capable de nouer des liens avec un large éventail de personnes. Il a su transformer l'ambassade qui lui avait été confiée en une sorte de grande famille, en participant volontiers à des initiatives nouvelles et variées, fruit de son admirable créativité", a ajouté le diplomate de 54 ans, né en Italie.

Le nonce apostolique en RDC a décrit l'embuscade tendue au convoi du PAM, l'agence qui a reçu le prix Nobel de la paix il y a quelques mois, comme un "symbole très éloquent d'une attaque contre la paix".

Mgr Balestrero, qui représente le Saint-Père en RDC depuis 2019, a également invité les responsables de l'attentat du 22 février à se repentir de leurs mauvaises habitudes.

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"Arrête de faire le mal, apprends à faire le bien, purifie-toi. Si vous changez de vie et respectez les exigences de la justice humaine, vous entendrez le cri de tant d'innocents et, une fois que vous vous serez repenti, vos péchés mêmes, rouges comme le sang que vous avez cruellement versé, deviendront blancs devant Dieu", a déclaré le Nonce en faisant référence au prophète Isaïe.

Il a poursuivi en mettant en garde : "Si vous persistez dans la rébellion, vous serez dévorés par l'épée, y compris l'épée de la justice".

Parmi ceux qui ont participé à cet événement solennel figuraient le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, une dizaine d'évêques catholiques, des membres du gouvernement, le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ainsi que des prêtres et des centaines de chrétiens.

Le pape François a prolongé sa proximité spirituelle et ses prières avec le peuple de Dieu en RDC suite à la recrudescence de la violence enregistrée ces dernières semaines.

Dans un message lu lors de la célébration eucharistique à la mémoire de l'ambassadeur, il a été noté que le Saint-Père "confie à la miséricorde de Dieu les victimes de l'odieux attentat perpétré le 22 février près de Goma contre l'ambassadeur italien Luca Attanasio".

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Dans le message, le pape François assure en outre la famille du diplomate et celles du garde du corps et du chauffeur assassinés aux côtés de l'ambassadeur de sa proximité et de son affection fraternelle. 

"Que Dieu accorde au peuple congolais le don précieux de la paix et de la fraternité", dit le Pape dans son message.

Pour sa part, le cardinal Ambongo a appelé le président Tshisekedi à utiliser ses bons offices pour rétablir la paix dans la nation centrafricaine. 

"Nous savons que cette situation renvoie notamment à sa responsabilité en tant que garant de la Constitution. Nous voulons prier le Seigneur pour vous et votre famille afin qu'il vous remplisse de courage et de sagesse, pour apporter enfin la sécurité et la paix à tout le peuple congolais", a déclaré le cardinal Ambongo.

Le cardinal congolais a critiqué la situation sécuritaire dans le pays et a regretté les pertes de vies humaines dans l'Est du pays.

"Nous sommes fermement convaincus que beaucoup de sang a été versé dans l'Est de notre pays", a déclaré le cardinal Ambongo. 

Il a ajouté : "Notre foi, notre confiance dans le Seigneur nous dit que ce qui s'est passé est comme si le Congo avait atteint le sommet, le plus haut sommet, et que la situation devait changer. ”

"Que Dieu nous aide à faire face à tous ces défis de manière responsable et dans la foi", a imploré le cardinal.