Advertisement

Au Sénégal, les évêques plaident pour le dialogue et l’arrête des violences

Mgr Benjamin Ndiaye s'adressant à la presse lors d'un précédent événement Mgr Benjamin Ndiaye s'adressant à la presse lors d'un précédent événement

La violence qui se poursuit au Sénégal depuis la semaine dernière inquiète les évêques catholiques de la province ecclésiastique de Dakar, qui appellent les parties en conflit à "favoriser le dialogue" et à mettre fin aux violences.

Des violences ont éclaté dans la capitale sénégalaise, Dakar, le 3 mars dernier, lorsque le membre de l'opposition Ousmane Sonko, qui se rendait au tribunal en compagnie de ses partisans pour répondre à des accusations de viol, a été arrêté pour trouble à l'ordre public après avoir refusé, avec ses partisans, de changer le chemin du tribunal.

Au moins cinq personnes, dont un écolier de 17 ans, ont été tuées lors des manifestations, tandis que des biens, dont les entreprises françaises Auchan, Total et Eiffage, ont été incendiés. Les écoles du pays ont également été fermées jusqu'au 15 mars en raison des violences.

"Arrêtons la spirale de la violence ! Tant qu'il est encore temps, essayons de limiter les dégâts, et même de les arrêter", déclarent les évêques catholiques du métropolitain de Dakar dans leur déclaration du lundi 8 mars, qui a également été lue lors d'une conférence de presse.

Ils appellent les parties en conflit dans ce pays d'Afrique de l'Ouest à "favoriser le dialogue, qui n'est possible que dans un contexte de paix et de sérénité".

Advertisement

Dans leur déclaration collective, dont Mgr Benjamin Ndiaye a donné lecture lors de la conférence de presse, les dirigeants de l'Église catholique exhortent tous les Sénégalais à faire de la "cause commune pour sauver notre nation" leur devoir envers Dieu et les générations futures. 

"Nous le devons au Créateur, en qui nous croyons, qui attend de nous tous un engagement sincère et véritable pour le bien de tous", disent-ils.

Ils ajoutent : "Nous le devons également aux jeunes générations qui attendent de leurs aînés qu'ils héritent des idéaux de vérité, de droiture, de justice, de compréhension et de paix, comme un précieux héritage reçu de nos ancêtres.

Dans leur déclaration du 8 mars, les prélats catholiques qui composent les Ordinaires locaux de l'archidiocèse de Dakar et des diocèses de Kaolack, Kolda, Saint-Louis, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor expriment leurs préoccupations concernant "les vies humaines arrachées à l'affection de leurs proches, suite au déchaînement d'une violence aveugle" !

"Les personnes gravement blessées porteront les cicatrices de notre violence pour le reste de leur vie", disent-ils encore, ajoutant que "les biens publics et privés, fruits d'un patrimoine acquis par le travail, ont été saccagés, pillés, volés, sans aucune considération morale ou éthique, défiant toute justice, rendant la situation de nombreux travailleurs et de leurs familles encore plus précaire".

Plus en Afrique

De plus, les évêques disent que la violence montre comment le peuple sénégalais "pourrait basculer dans une violence aveugle, qui pourrait menacer notre cohésion sociale, si nous nous laissons dominer par nos passions et nos intérêts personnels".

Décrivant la violence comme un témoignage d'une "crise profonde au sein de notre société sénégalaise", les évêques posent, sondent : "N'est-ce pas alors un appel à mesurer nos responsabilités et à nous ressaisir, tous, et à tous les niveaux, du sommet de l'Etat au citoyen, en passant par toutes les institutions de l'Etat, les structures économiques, sociales, culturelles et religieuses, au nom du respect de la vie humaine et du Bien Commun" ?

Ils demandent à Dieu de bénir la nation ouest-africaine et son peuple et qu'il fasse "souffler un vent de réconciliation et de paix dans nos cœurs et nos esprits".