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Nigeria : Un évêque catholique exhorte les journalistes d'Afrique à rendre compte "avec amour"

À l'approche de la Journée mondiale des communications sociales (JMC) 2021, l'évêque à la tête du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS) appelle les journalistes chrétiens du continent à faire des reportages "avec amour" afin que les personnes confrontées à des difficultés trouvent, dans les histoires rapportées, "sympathie et solidarité". 

Dans une réflexion sur le message du pape François pour la 55e Journée mondiale des communications sociales publié le 23 janvier 2021 avant l'événement du 16 mai qui sera marqué sous le thème "Viens et vois", Mgr Emmanuel Badejo plaide pour un journalisme constructif et "responsable" dans ce qu'il appelle "Les pétales du message du pape".

Dans la réflexion partagée avec ACI Afrique le dimanche 9 mai, l'Ordinaire du diocèse d'Oyo au Nigéria met au défi les journalistes chrétiens en Afrique de "raconter leurs histoires avec amour", en étant soucieux de construire des histoires authentiques "qui peuvent aider de nombreux pays et peuples du monde qui ont été abandonnés à leur sort par le racisme, l'oppression, la discrimination, les conflits, les insurrections, les épidémies et la guerre à trouver la sympathie et la solidarité".

"Après tout, le fait est que beaucoup de pays, d'institutions et d'individus qui peuvent faire la différence ne se fient vraiment qu'aux rapports des médias et des journalistes pour leur processus de prise de décision, que ce soit en bien ou en mal", déclare Mgr Badejo dans sa réflexion.

Réfléchissant au thème de l'événement de cette année, il plaide en faveur d'un journalisme constructif et responsable, affirmant qu'un tel journalisme "incite ceux qui comptent à "viens et vois" la situation critique de ceux qui ont besoin d'aide, et non à simplement dramatiser ou aggraver cette situation". 

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Créée en 1967 par le pape Paul VI, la JMC de cette année est le 55e événement qui est marqué le dimanche avant la Pentecôte dans le but de réfléchir aux défis et aux opportunités des moyens de communication modernes.  

Réfléchissant au thème de la célébration de la JMC de cette année, Mgr Badejo déclare que "l'invitation à "viens et vois" fait appel à des concepts très puissants de réalité, de présence, de compréhension, d'empathie et de solidarité, qui sont très importants pour la santé de l'humanité".

"Par conséquent, l'impératif de voir, afin de vérifier et de s'engager, ne peut pas être simplement jeté avec l'eau du bain des images illusoires et le souci des concepts trompeurs", déclare le président du CEPACS dans sa réflexion du 9 mai. 

Il met en garde les journalistes contre la tentation de rapporter ce qu'ils n'ont pas vérifié : "Par le passé, la notion de "voir pour croire" était pratiquement inattaquable. Aujourd'hui, les choses ont changé. De nombreux prétendus 'témoins oculaires' arrivent quinze minutes après l'événement dont ils sont 'témoins' ou ne l'atteignent pas du tout."

Il explique : "Avec l'ascendant de la puissante technologie numérique qui peut créer, modifier ou simuler des images et des événements, une grande partie de ce que nous "voyons" réellement peut être assez trompeuse et mensongère. Sans parler des journalistes irresponsables dont l'outil de base est de tromper. ”

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L'invitation "venez et voyez" peut guérir et refaire le monde d'aujourd'hui", déclare Mgr Badejo dans sa réflexion.

Se référant à des récits bibliques où différentes personnes sont invitées à se rendre sur place et à être témoins d'événements, il ajoute : "Que cela vienne de Nathanaël à son frère, de la femme au puits à son peuple, ou de Jésus lui-même aux disciples, il s'agit toujours d'un appel à embrasser les caractéristiques de Jésus, à devenir plus semblable à lui et à participer à sa mission. ”

"Quand le pape François a parlé un jour de sa préférence pour une église, salie par son association avec ceux qui sont en marge de la société et dans les rues, et quand il a appelé à des bergers qui 'sentent l'odeur des moutons', c'est ce que je l'ai entendu demander", poursuit l'évêque nigérian, soulignant le thème de la JMC, "Viens et vois".

De telles rencontres sont celles qui font de nous de véritables témoins du Christ et, comme le disait le message de la JMC de l'année dernière, des "conteurs authentiques" qui, par les histoires qu'ils racontent, peuvent susciter l'espoir et le changement", poursuit-il, avant d'ajouter : "Ce serait certainement la voie à suivre pour les communicateurs chrétiens."

Il appelle les journalistes chrétiens d'Afrique à chercher des moyens "d'optimiser nos stratégies et nos méthodes" pour aller à la rencontre des gens dans leurs situations réelles, en déclarant que "ce n'est que par cette solidarité, générée par la rencontre "viens et vois" avec les gens où qu'ils soient, que nous pourrons faire renaître une humanité saine".

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Le message de Mgr Badejo fait écho à celui du président de la Commission pour la communication sociale de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB), Mgr Joseph Obanyi, qui, à l'approche de la JMC de cette année, met les journalistes kényans au défi de s'engager dans des reportages fondés sur des preuves plutôt que dans un journalisme de salon.

"Les communicateurs sont invités à descendre dans la rue. Sortez et découvrez. Prenez vos appareils photo, prenez votre stylo et votre papier et allez dans la situation des gens et écrivez à partir de ce que vous voyez et vivez", a déclaré Mgr Obanyi, évêque du diocèse kenyan de Kakamega, le 6 mai, en présidant une messe pour marquer, à l'avance, la JMC 2021.

"Le défi qui nous attend tous est de communiquer en rencontrant les gens, et non de rester dans la salle de rédaction. La communication consiste à rencontrer les gens", a souligné l'évêque kenyan, exhortant les journalistes à "sortir et à rencontrer les gens dans leurs souffrances, leurs joies et leurs peines, leurs célébrations de la vie et de la foi, alors nous serons authentiques et aurons atteint ce que Dieu veut pour nous."

"Allons, voyons et partageons Jésus-Christ dans notre communication", a répété l'Ordinaire du diocèse de Kakamega, qui est également l'Administrateur apostolique du diocèse de Bungoma.