Nigeria : Un prêtre catholique se souvient des débuts pendant quatre décennies de ministère "très passionnant"

"Je me souviens que durant cette période, j'ai pu me rendre dans environ 300 écoles secondaires", a déclaré le père Alumuku, et il a ajouté : "Je me souviens que durant cette première année, plus de 200 jeunes hommes ont voulu devenir prêtres dans une région où il n'y avait pas du tout de vocations et à une époque où il était difficile de convaincre les jeunes de devenir prêtres."

Se remémorant les premières années de son ministère sacerdotal, l'ecclésiastique, qui exerce actuellement son ministère dans l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria, donne des conseils aux jeunes d'Afrique.

"Je voudrais que les jeunes sachent, en particulier les jeunes d'Afrique aujourd'hui, qu'ils réalisent que le sacerdoce est un appel qui attend beaucoup de sacrifices", a-t-il déclaré avant de poursuivre : "Le sacerdoce exige des sacrifices de la part de ceux qui répondent à la vocation."

"Beaucoup de jeunes ont l'impression que la prêtrise est une tâche facile ou un travail facile. Lorsque le Seigneur nous appelle, il nous confie des responsabilités et ces responsabilités peuvent être lourdes. Parfois, elles ne sont pas écrasantes, mais elles sont lourdes, et elles nécessitent des sacrifices", a déclaré le père Alumuku.

Il a poursuivi : "Si vous n'êtes pas prêt à faire des sacrifices, je vous conseille de ne pas chercher à obtenir la prêtrise, car vous risquez de vous retrouver dans des endroits très difficiles et avec des gens qui ont besoin de beaucoup de patience, et vous devez travailler avec eux, et vous devez vous épanouir là où vous êtes planté."

Le prêtre nigérian, qui est à la tête des communications de l'archidiocèse d'Abuja et directeur de la télévision catholique du Nigeria (CTV), qu'il a fondée en 2010, a évoqué les débuts de sa passion pour la communication et la douzaine d'années passées à Radio Vatican.

"J'ai découvert pendant le séminaire que je pouvais faire beaucoup pour utiliser les moyens de communication afin d'atteindre beaucoup plus de personnes, et j'ai découvert cela grâce à certains des prêtres qui faisaient un grand travail d'écriture au séminaire", a-t-il déclaré à ACI Afrique le 2 juillet.   

Il a ajouté : "L'un d'entre eux en particulier qui m'a beaucoup inspiré est Mgr Matthew Hassan Kukah, qui écrivait souvent dans le journal Awakening Light de notre séminaire."

Lorsqu'il était à Radio Vatican, le père Alumuku s'est souvenu : " Nous avons pu faire beaucoup de choses avec l'équipe du service africain, car lorsque je suis rentré chez moi, j'ai découvert que beaucoup de gens nous écoutaient, et nous avons donc pensé que c'était une merveilleuse façon d'évangéliser, d'utiliser les moyens de communication modernes. "

Réfléchissant aux défis auxquels est confronté l'apostolat de la communication en Afrique, le père Alumuku a déclaré : "C'est un apostolat difficile car le chrétien ordinaire ne comprend pas pourquoi il devrait soutenir la communication."

Les chrétiens ordinaires, a-t-il souligné, considèrent la communication "comme étant parfois un apostolat séculier ou une activité séculière. Mais je pense que le synode africain a clairement indiqué que la communication est au cœur de l'évangélisation."

"Si nos prêtres et nos laïcs comprennent la théologie de la communication, comment il ne peut y avoir d'Église sans communication, ils seront alors en mesure de soutenir davantage cet apostolat", a déclaré le père Alumuku, qui est également le curé de la paroisse catholique Saint-Louis de l'archidiocèse d'Abuja.

Il exhorte "les jeunes prêtres et les laïcs du secteur de la communication à faire preuve de courage pour dire la vérité aux autorités, en particulier sur notre continent."

Au cours des 40 dernières années de ministère sacerdotal, le père Alumuku a déclaré avoir appris de nombreuses leçons, et a ajouté : "L'une d'entre elles est de faire davantage confiance au bien et moins à l'humanité. ”

"L'autre leçon que j'ai apprise est qu'il est important de travailler avec les gens, plutôt que de travailler seul", a-t-il ajouté, précisant : "Vous pouvez faire beaucoup si vous travaillez vraiment avec les gens, et si vous faites un effort conscient pour qu'ils pensent avec vous, pour qu'ils travaillent avec vous, et pour qu'ils fassent des choses, pour les faire participer, parce que la participation est en fait le moteur du développement."

Sa propre force, a déclaré le titulaire d'un doctorat en communication à ACI Afrique, "a en fait été avant tout ma foi dans le Christ et dans l'Eucharistie".

"J'ai regardé vers Jésus comme la source de ma force et de ma foi. Et à chaque fois que j'ai ressenti un sentiment de faiblesse, j'ai eu recours à Jésus dans l'Eucharistie", a déclaré le père Alumuku lors de l'entretien du 2 juillet.